Le retrait du Maroc et de quelques pays du Golfe du sommet afro-arabe qui s'est tenu à Malabo, en Guinée équatoriale, n'a en rien altéré le bon déroulement des travaux de cette réunion. Il renseigne par contre sur les intentions de la monarchie marocaine qui a décidément beaucoup de mal à se faire à l'idée de la justesse de la cause sahraouie, puisque c'est de cela qu'il s'agit. Rompu aux manœuvres politiques et aux jeux de coulisses, le Maroc a exercé des pressions énormes, mais vaines, sur les pays africains et arabes en vue d'obtenir l'exclusion du Sahara occidental de ce sommet. Il vient de démontré une nouvelle fois sa capacité de nuisance et sa volonté de pousser toujours au pourrissement. Cette sortie, pour le moins imprudente et impropre aux habituels usages et règles diplomatiques, n'a pas laissé indifférents les pays africains qui n'ont pas tardé a exprimer unanimement leur condamnation. : «Nous continuerons à soutenir les peuples palestinien et sahraoui jusqu'à ce qu'ils recouvrent leurs droits nationaux», a d'ailleurs indiqué Mme Dlamini Zuma, présidente de la Commission de l'Union africaine. Une position intransigeante signifiée à la monarchie marocaine qui n'a pas cessé de redoubler de manipulation pour faire croire que l'Afrique est divisée sur la question sahraouie. A Malabo, les pays africains ont au contraire rappelé que les valeurs et principes qui gouvernent l'Union africaine ne sauraient en aucun cas être négociables. Mieux, ce sommet n'a fait que renforcer davantage l'attachement des pays du continent noir aux principes de solidarité avec les peuples luttant pour leurs droits à la libération. Une réponse cinglante donc au Maroc qui a misé sur le retrait de plusieurs de ses alliés traditionnels arabes de ce sommet. Sur les 21 pays que compte la Ligue arabe, seuls quatre pays du Golfe (Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis et Bahreïn) en plus de la Jordanie, se sont retirés des travaux du Sommet. Des retraits très négligeables et insignifiants en ce qu'ils n'ont point pesé sur le déroulement, dans la sérénité, des travaux de ce sommet. Maturité africaine, satisfaction algérienne Dans un entretien accordé au site électronique TSA, Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel a minimisé l'impact de ce retrait qui, selon lui, n'a en rien altéré le sommet afro-arabe. «Ce retrait n'a pas eu d'impact sur le sommet afro-arabe. À l'occasion de ce sommet, l'Afrique a démontré de la manière la plus unanime que les principes et fondements de son union ne sont pas négociables, quel que soit le partenaire. Elle a également démontré sa maturité, sa cohésion et son unité quand il s'agit de défendre les idéaux autour desquels elle s'est construite. La preuve est que tous les pays membres de l'Union africaine ont pris part à ce Forum. Il faut également noter que les deux tiers des pays membres de la Ligue arabe ont participé à ce sommet. L'Afrique a aussi montré qu'elle est consciente des grands enjeux et qu'il faut, plus que jamais, compter avec elle comme un seul bloc», a affirmé le ministre qui a représenté le Président Abdelaziz Bouteflika à ce 4e Sommet. Abdelkader Messahel a soutenu, dans ce même entretien, que l'adhésion du Maroc à l'Union africaine ne peut se faire au détriment la République arabe sahraouie démocratique (RASD) qui, rappelle-t-il, est un membre fondateur de l'Union africaine. «Aucune adhésion ne peut se faire au détriment du principe fondateur de l'Union africaine», a-t-il dit. Le chef de file de la diplomatie algérienne n'a pas, lui non plus, dérogé à la règle. Ramtane Lamamra a estimé que l'éventuelle adhésion du Maroc à l'UA n'est pas sans condition. Dans une déclaration jeudi de Doha, le ministre des Affaires étrangères a dit que «l'Algérie était naturellement attachée aux textes régissant l'Organisation continentale». Il a précisé que «le Maroc serait le bienvenu en tant que cinquante-cinquième membre de l'Union africaine sur un pied d'égalité avec les cinquante-quatre Etats membres actuels en droits et en devoirs». Autrement dit, le Maroc sera accepté au même titre que le Sahara occidental qui est membre fondateur de l'UA.