L' «attendue» manœuvre marocaine au sommet de Malabo traduit «la volonté de certains pays étrangers de déstabiliser l'Union Africaine qui, aujourd'hui, enregistre des progrès considérables dans son développent économique», regrette le ministre sahraoui des affaires étrangères, Mohamed Salem Ould salek. Pour le diplomate sahraoui, qui a animé hier un point de presse à l'ambassade de la RASD à Alger, le royaume du Maroc a joué le rôle d' «intermédiaire» pour ces pays et a induit comme «d'habitude» des pays africains en erreur. Quelques pays, en l'occurrence le Maroc, l'Arabie saoudite, Bahreïn, le Qatar, les Emirats Arabes Unis, la Jordanie et le Yémen ont annoncé mardi leur retrait des travaux du sommet après que les délégués africains ont refusé de retirer le drapeau de la RASD, d'expulser sa délégation et surtout de supprimer, dans la déclaration finale du sommet, le paragraphe exprimant le soutien à la cause du peuple sahraoui et son droit à l'autodétermination sous l'égide des Nations unies. Ce retrait est synonyme de l'«éloignement de ces pays de cet esprit de révolution qu'ont connu de nombreux pays africains», estime Ould salek. Et de regretter leur décision car, dit-il, «nos frères arabes qui perpétuent la même erreur que celle commise lorsque le peuple mauritanien s'est lui aussi levé pour son droit à l'autodétermination». Les positions de certains pays arabes lorsqu'ils étaient appelés à soutenir un peuple colonisé «portent préjudice à l'ensemble des Etats arabes et à leurs affaires communes». Le ministre sahraoui qui s'est une fois de plus indigné devant la énième tentative marocaine de «décrédibiliser» aux yeux du monde la cause du peuple sahraoui, assure que le Sahara occidental «sort désormais renforcé par un indéfectible soutien africain». Car, en dépit de ce retrait, les pays africains ont tout de même maintenu leur rencontre et ont dénoncé l'agissement du Maroc en refusant de siéger aux côtés de la délégation du Front Polisario. Pays de «tous les fléaux sociaux» et de trafic de drogue «par excellence», le Maroc qui demande son adhésion à l'UA «ne peut prétendre à une adhésion à l'Union Africaine tant qu'il est toujours colonisateur d'un pays membre de l'UA, en l'occurrence le Sahara Occidental», insiste le diplomate sahraoui. Il appellera hier les garants du plan de réglementation, notamment Madrid, qui représente la puissance administrante, de «faire en sorte que les Nations unies achève leur mission pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination». Mohamed Salem Ould salek appelle également le Maroc à «mettre fin à sa colonisation illégitime des territoires occupés du Sahara occidental et à travailler avec la partie sahraouie pour la mise en œuvre de ce qui a été décidé à travers la signature du plan de règlement de 1991». Ould Salek rend hommage à Fidel Castro : «Un symbole de la paix s'en va» «A l'instar de Larbi Ben M'hidi, d'Amirouche et de Mandela, Fidel Castro est un symbole de la paix qui a donné sa vie pour que son peuple puisse vivre librement», a déclaré hier le ministre sahraoui des affaires étrangères, Mohamed Salem Ould salek. En présentant ses condoléances au peuple cubain, Ould Salek a exprimé «le chagrin du peuple sahraoui à l'annonce du décès du père de la révolution cubaine». «Il a été derrière toutes les avancées qu'a connues cuba. Il a combattu l'illettrisme, s'est battu pour le droit des enfants, des femmes et de tout son peuple», dit-il en rappelant que le révolutionnaire cubain, Fidel Castro, a soutenu sans relâche les pays africains colonisés. «Il est de ces hommes qui se sont mis sans condition du côté des causes justes», ajoute le diplomate sahraoui. «Un symbole de la paix qui s'en va …», regrette-t-il