Sept jours après l'ouverture du procès de Achour Abderrahmane contre la BNA, 100 heures, pour continuer dans la logique des chiffres, consacrées aux débats et aux interrogations, mais les pistes menant vers la vérité restent encore parsemées d'embûches. Les raisons semblent évidentes ; on peut citer, entre autres, la lourdeur du dossier, la sensibilité du sujet et les conséquences fâcheuses qui seront enregistrées. Hier, la partie civile représentée par un panel d'avocats a mis en exergue des éléments techniques en se basant sur le rapport d'expertise élaboré par des chevronnés. Les avocats ont tenté de blanchir l'institution qu'ils représentent : «Elle a été victime d'un complot bien ficelé ; la BNA est le fleuron des banques algériennes. Dommage !», a martelé l'un des avocats de la partie civile. Le magistrat a évoqué la responsabilité des fonctionnaires qui ont tourné le dos aux failles qui ont causé des préjudices énormes à l'institution. L'avocat de la partie civile a appuyé, lors de sa plaidoirie, ses propos par les déclarations des différents acteurs qui ont contribué d'une manière directe ou indirecte à la faillite. L'avocat a exigé que les sommes dilapidées soient remboursées et que les accusés soient jugés pour leurs actes. Les experts chargés du dossier ont aussi été de la partie. Ils se sont succédés à la barre pour confirmer leurs conclusions déjà consignées dans des rapports dont le tribunal détient des copies. Les experts ont expliqué et éclairé les points obscurs de l'affaire des 3200 milliards. Des points, d'ailleurs, sur lesquels le parquet se basera lors de son réquisitoire. Mais aussi les avocats de la défense qui utiliseront les failles ou les oublis de ces derniers afin d'innocenter leurs clients.