En Europe comme en Afrique du nord, des cas de grippe aviaire hautement pathogène ont été détectés depuis le début du mois de novembre, saison de migration des oiseaux. Pour tenter de contenir une éventuelle propagation, les pays de la rive nord ont procédé depuis quelques jours à plusieurs abattages. En Algérie, passage obligé de ces oiseux migrateurs, il a été détecté en cinq semaines près de 1200 mortalités d'oiseaux sauvages qui viennent d'Europe du nord. La grippe aviaire H7N1 a été enregistrée précisément dans la zone humide Sebkhet El Melh à Ghardaïa. Mais quel risque représente-t-elle pour l'homme ? Si au mois de février dernier le bilan des victimes atteintes de grippe aviaire s'est élevé à sept morts au niveau national, pour cette nouvelle saison hivernale, aucun cas n'a été déploré, assure une source du ministère de la santé. «Si des cas sont avérés plus tard, ils compteront parmi les personnes âgées, non vaccinées et/ou malades chroniques, donc des personnes vulnérables», explique notre source. Contacté par nos soins, le médecin généraliste Lyes Merabet explique que «nous ne parlons plus de grippe aviaire chez l'être humain, mais plutôt de grippe saisonnière». En effet, tout comme la grippe porcine, la grippe aviaire qui affecte l'homme est placée depuis près de dix ans par l'organisation mondiale de la santé (OMS) parmi les catégories de grippe saisonnière ordinaire. «Le vaccin contre la grippe injecté aux patients agit aussi contre ces virus qui affectent l'homme en consommant de la volaille contaminée», rassure-t-il. Cependant, comment savoir si la grippe saisonnière est à l'origine de la grippe aviaire communément appelée ‘'grippe du poulet'' ? Notre interlocuteur dira qu'en cas de grippe sévère, il faut, à ce moment-là, des examens de laboratoires poussés pour savoir si le virus est transmis après consommation d'une volaille contaminée. En outre, une autre source ministérielle affirme que la plupart des virus aviaires n'infectent pas l'homme. Toutefois, certains sous-types très rares comme le H5N1 et A(H7N9) ont causé de graves infections chez des êtres humains partout dans le monde. Du côté du ministère de l'Agriculture, il a été assuré, depuis la découverte de cas avérés de grippe aviaire que «les mortalités se sont arrêtées et aucun problème sanitaire n'a été relevé au niveau des élevages domestiques». La vigilance est cependant à son maximmum, étant donné le nombre d'oiseaux contaminés qui continuent d'arriver d'Europe vers l'Afrique du nord et vers l'Algérie plus immédiatement. Les foyers de grippe aviaire se multiplient dans cette région, ont rapporté plusieurs quotidiens français cette semaine. Un premier cas hautement pathogène H5N8 a été détecté puis confirmé samedi en France. Les Pays-Bas ont annoncé ce week-end que 190 000 canards avaient été abattus après la découverte d'une souche de grippe aviaire. L'Allemagne, elle, avait fait état jeudi de mesures similaires dans un élevage de dindes du land de Basse-Saxe.