A la veille du Sommet décisif prévu à Vienne, les membres de l'Opep ont tenu des réunions informelles en vue de s'accorder sur la mise en œuvre du fameux Accord d'Alger visant à limiter la production. Tous les regards seront braqués aujourd'hui sur la capitale autrichienne. Depuis plusieurs semaines déjà, les tractations ont été entamées entre les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole pour mettre en place des quotas par pays destinés à relancer des prix en chute libre depuis l'été 2014. Mais si un tel accord est réclamé par l'ensemble des pays exportateurs, il n'en demeure pas moins que des différends persistent, notamment entre l'Iran et l'Arabie Saoudite sur les niveaux de réduction de l'offre. Hier, à son arrivée à Vienne, le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, a indiqué que l'Opep gardait en ligne de mire ce qui avait été décidé à la réunion d'Alger fin septembre. «Nous continuons à mettre en place le niveau de production que nous avons décidé en Algérie», a-t-il déclaré à la presse. Lors de la réunion informelle de l'Opep, il y a deux mois à Alger, il a été décidé de ramener la production entre 32,5 et 33 millions de barils par jour (mbj) et de parvenir à un accord avec d'autres grands producteurs, notamment la Russie. Le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, cité par l'agence Ria-Novosti, a indiqué hier que la Russie ne va pas participer à ce Sommet. «Il n'y a pas de nécessité, il faut d'abord que l'Opep tienne sa réunion. Bien sûr, s'il y a un consensus et que l'Opep prend une décision, nous nous mettrons d'accord au plus vite», a-t-il ajouté. Le ministre algérien de l'Energie, Noureddine Boutarfa, et son homologue vénézuélien Eulogio del Pino, qui se sont rendus, hier, à Moscou ont proposé à la Russie d'abaisser sa production de 600 000 barils par jour (bj). Après cette réunion qui s'est tenue en quelques heures avec Alexander Novak, Noureddine Bouterfa s'est rendu à Vienne. Il s'est réuni également avec ses homologues d'Iran et du Venezuela. A l'issue de cette ultime réunion à Vienne, le ministre iranien du Pétrole a réitéré la position de l'Iran qui est celle de respecter les niveaux de gel de production dans le cadre de l'accord d'Alger, fin septembre dernier. Dans ce contexte de fortes tensions, Boutarfa se montre toujours rassurant. Il a affirmé que «les discussions progressaient dans le bon sens». Ceci en dépit du fait de la position de l'Arabie Saoudite qui a insisté sur la participation de l'Iran et de l'Irak à tout effort de réduction de production. Il y a lieu de mentionner que tout sera décidé à la réunion formelle d'aujourd'hui. Certains observateurs considèrent que la pression menée actuellement par Ryad sur les autres producteurs de l'Opep sera dépassée par les négociations qui seront abordées lors de la réunion de Vienne. Il est de l'intérêt de tous les pays producteurs d'y participer à la stabilisation des cours.