L'université Abderrahmane Mira est en passe de battre tous les records en matière d'instabilité. Il ne se passe pas un jour sans qu'on n'enregistre un mouvement de protestation. Après la fermeture depuis un mois du campus de Targa Ouzemour qui pénalise toute la communauté estudiantine, c'est au tour du pôle d'Aboudaou de subir aujourd'hui mardi la colère d'une partie des étudiants qui l'ont fermé en réaction à l'interpellation de deux de leurs collègues par les services de sécurité, avons-nous appris sur place. Les étudiants protestataires, issus en majorité de la résidence universitaire «pépinière», ont voulu par cette action manifester leur solidarité à l'égard de deux membres du comité de cité qui ont été arrêtés par la police alors qu'ils venaient de déposer une plate-forme de revendications à la direction des œuvres universitaires de Béjaïa, nous confie un étudiant. Une source de la DOU affirme pour sa part qu'une plainte pour vol commis à l'intérieur d'un magasin de la RU a été déposée contre l'un d'eux il y a plusieurs semaines mais que celui-ci n'a pas répondu aux convocations de la police. «Si un seul étudiant parmi le comité de cité est poursuivi, pourquoi a-t-on arrêté l'autre étudiant qui l'accompagnait à la DOU ?», s'interrogent les étudiants. «Ces poursuites ne sont en fait que des intimidations envers le comité de cité qui a dénoncé la gestion catastrophique de la résidence universitaire et a exigé le départ de son directeur», accusent les étudiants. Quoi qu'il en soit, la crise qui a commencé avec les étudiants de Targa Ouzemour en conflit avec le rectorat à propos de leur affectation au nouveau campus d'Amizour s'étend à Aboudaou. Ceci, alors que les étudiants sont sur le point de partir en vacances d'hiver. Il y a lieu donc de s'interroger, après toutes les perturbations qui ont rythmé ce premier trimestre, si le calendrier des examens ne va pas en pâtir.