Inscrit dans le programme présidentiel depuis 2005, le projet de réalisation de 204 logements sociaux participatifs (LSP), que l'on appelle communément Chiva, dans la commune de Mekla, était prévu au début pour être livré sur un délai de réalisation 36 mois. Malheureusement, ce projet a accusé un énorme retard puisqu'il est actuellement à l'arrêt depuis des années. Interpellé par la direction du logement et des équipements publics (DLEP) de la wilaya de Tizi Ouzou, pour le non-respect du délai de livraison du projet, le promoteur avait à l'époque mentionné un motif lié au fait que la liste d'acquéreurs était incomplète. C'est là que le promoteur, en l'occurrence la SARL Primota, a demandé une rallonge de délai de 18 mois. Une demande qui a été accordée par la DLEP, selon le collectif des acquéreurs de ces logements. «Malheureusement, le promoteur n'a même pas repris les travaux», ajouteront nos interlocuteurs. Ce qui a poussé les futurs locataires à se constituer en association. Depuis la création de leur association, les acquéreurs se sont manifestés à plusieurs reprises, en se mobilisant à travers des manifestations qui ont été marquées par la fermeture de la daïra de Mekla, et des rassemblements devant le siège de la wilaya, où ils ont été reçus par les autorités de wilaya, dont le chef de daïra et le maire de la commune. De son côté, la DLEP a opté pour le recours à la justice. Accompagnée de la direction des domaines, les deux institutions ont esté le promoteur en justice dans le but de restituer le bâti et l'assiette foncière et trouver un autre entrepreneur. Mais vu la lenteur qu'a prise cette affaire de justice qui n'en finit pas, surtout dans la conjoncture actuelle, les acquéreurs s'impatientent alors que le projet bouclera bientôt huit ans de retard. Au moment, donc, où les futurs locataires sont las de cette situation, ils informent qu'il y a des postulants qui ont contracté des crédits pour investir dans ce projet. Plus que cela, ils ont commencé à rembourser ces crédits et payent au même temps des loyers puisqu'ils sont locataires chez des particuliers, ce qui n'est pas chose aisée. Le collectif des acquéreurs déclarera en définitive que «par ce fait, on demande aux autorités concernées de trouver une solution rapide à notre situation…en espérant qu'un jour nous aurons un toit comme tout citoyen algérien». Le cas des 204 logements LSP de Chiva n'est pas isolé. Les retards que connaissent les différents programmes engagés dans la wilaya, dans les différentes formules, sont légion. Globalement, le chapitre LSP est à la traîne. Avec une consistance de 8 042 logements, moins de la moitié a été inscrite et le nombre de logements achevés ne dépasse pas les 1 400.Cette situation est due principalement au manque d'outil de réalisation. On a, ainsi, appris qu'aux 43 000 logements tous segments confondus, affectés à la wilaya, ces quelques dernières années, il a été livré moins de la moitié. Même l'habitat rural n'échappe ps à cette difficile situation. Sur un total de 20 050 aides accordées, seulement 3 091 unités ont été livrées. Selon les chiffres fournis par la DLEP, certaines daïras, à l'instar de celle de Ouaguenoun ont bien avancé dans la livraison tandis que d'autres, comme Azeffoun sont à la traîne. En somme, le secteur du logement dans la wilaya est loin d'afficher une bonne santé. Bien au contraire, la situation se corse davantage et rien ne laisse entrevoir le bout du tunnel.