Le coup d'envoi de la quinzième édition du Festival du film amazigh a été donné dans la soirée d'avant-hier, samedi, au théâtre régional Kateb Yacine de Tizi Ouzou. Cette nouvelle édition du doyen des festivals de cinéma en Algérie, placée sous la thématique de «Cinéma amazigh : expression des valeurs mémorielles nationales», sera un espace de débats et d'échange entre les professionnels du domaine, mais aussi un rendez-vous pour rapprocher au plus près le cinéma amazigh du grand public, en créant un mouvement de compétition, de rencontres et de débats, dira Farid Mahiout, commissaire de ce festival, lors de la cérémonie d'ouverture. La directrice de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, Nabila Goumeziane, abonde dans le même sens en affirmant que «le cinéma amazigh est devenu un segment important du 7e art ; il met en exergue un patrimoine ancestral important et permet la pérennité de la culture amazighe, basée essentiellement sur l'oralité. Cette année encore, plus que les éditions précédentes, ce festival se trouve renforcé par la consolidation de l'identité algérienne à travers la constitutionnalisation de la langue amazigh». Présent également lors de cette cérémonie, le président de l'APW de Tizi Ouzou, Mohamed Klaleche, a indiqué que l'institution qu'il dirige va «œuvrer à encourager tous les acteurs et les intervenants dans le monde du cinéma». Cela en continuité du travail qu'elle fait déjà depuis un moment «en créant un fonds artistique pour soutenir le cinéma et la culture en général», dit-il, en citant le soutien financier qu'a apporté l'assemblée qu'il dirige au réalisateur algérien Belkacem Hadjadj. De son côté, le wali de Tizi Ouzou, Bouderbali Mohamed, a rendu un vibrant hommage au Haut commissariat à l'Amazighité (HCA), initiateur de ce festival en 1999 et aux efforts colossaux qu'ils ont fournis pour son maintien. Le premier magistrat de la wilaya a avoué que ce festival est une rencontre qui mérite tout l'appui et l'encouragement de l'Etat. Il a également tenu à rendre hommage à Mouloud Mammeri et à Abderrahmane Bouguermouh qui avait réalisé le premier film en tamazight. Pour sa part, Smail Oulebsir, représentant du ministre de la Culture, absent de la cérémonie, parle du vent d'austérité qui secoue son secteur. Celui-ci a précisé que la conjoncture économique que traverse le pays oblige à rationaliser le petit budget du ministère destiné à la culture et le consacrer aux créations artistiques les plus performantes. Oulebsir a rappelé les efforts consentis par l'Etat dans le domaine du cinéma. Le secrétaire général du ministère de la culture a annoncé qu'au total, quinze films algériens anciens ont été numérisés. Le dernier long métrage ayant bénéficié de cette opération, Tahia Ya Didou, sera projeté dans les jours à venir. La compétition a été ouverte dans la journée d'hier et se poursuivra tout au long de cette semaine. Pas moins de 5 films dans la catégorie longs métrages, 8 courts métrages, 9 documentaires et 3 films d'animation se disputeront ‘'L'olivier d'or'' dans chacune des catégories. Vibrant hommage à Anissa La quinzième édition de ce festival est dédiée également à la grande chanteuse et comédienne algérienne Anissa, de son vrai nom Ourida Mezaguer. Un grand hommage lui a été rendu durant la soirée, en sa présence. «Ils ont annoncé que je suis morte, plusieurs fois sur les réseaux sociaux. Me voilà devant vous, revenue à la vie en belle forme», ironise-t-elle. L'infatigable artiste Anissa a même agrémenté la soirée en déclamant un très bel ‘'achouiqa'' en kabyle. Un court documentaire retraçant sa vie et son parcours a été projeté pour l'assistance.