Une première équipe de la télévision nationale (EPTV), qui devait rallier hier le Gabon afin d'y faire une série de reportages consacrés à la CAN 2017 que ce pays va abriter à partir de samedi prochain, est restée au pays. La raison en est toute simple : l'entreprise de Télévision nationale n'a toujours pas acquis les droits de retransmission de l'évènement footballistique continental, droits qui appartiennent au groupe français Lagardère et à sa filiale Sportfive. En un mot comme en mille, au jour d'aujourd'hui, il n'est pas sûr que le téléspectateur algérien puisse voir les matches de son équipe nationale sur sa chaîne nationale. Il devra, pour cela, acquérir au prix fort un décodeur de la chaîne qatarie beIN Sport qui a soumissionné et obtenu ces droits pour la région de l'Afrique du nord. On peut croire que ce problème sera résolu d'ici l'ouverture de la CAN puisque des négociations sont en cours en ce moment afin que l'EPTV puisse accéder aux images de cette compétition ; on ne manquera pas, toutefois, de stigmatiser la Confédération africaine de football mais surtout les Fédérations nationales des pays d'Afrique du nord qui ne savent pas défendre les intérêts de leurs pays respectifs. La CAF fait joujou avec sa CAN grâce aux équipes nationales des pays qui y prennent part. Elle signe des contrats avec des organismes qui n'ont que l'argent comme objectif et se soucient peu du citoyen lambda qui veut suivre à tout prix les matches de son équipe nationale. Il est une disposition dans la convention des droits de l'Homme qui lui garantit la faculté d'avoir accès librement aux informations concernant son pays. La retransmission des matches de l'équipe nationale est une affaire de souveraineté nationale. Le citoyen d'un pays où qu'il se trouve a le droit de voir gratuitement les matches de celle-ci. Voyez les Allemands, les Français, les Anglais, les Espagnols, les Italiens et on passe. Vous croyez que les rencontres de leurs équipes nationales passent sur ces chaînes cryptées ? Absolument pas. Elles passent en clair afin qu'un maximum de gens puisse les voir. En Afrique, les droits sont vendus à une chaîne cryptée qui vous oblige à débourser une forte somme pour voir les images en clair par le biais d'un décodeur. Imaginez que les Algériens, les Tunisiens, les Marocains et les Egyptiens, dont les équipes nationales respectives participent à la CAN 2017, risquent de n'avoir aucune image de celle-ci sur leurs télévisions nationales respectives. Un scandale ! Il y va de la responsabilité des Fédérations de football de chacun de ces pays qui ne savent pas taper sur la table de la CAF pour exiger un peu plus de respect pour chaque citoyen africain où qu'il se trouve car on suppose que le problème de retransmission des matches de la CAN concerne un bon paquet de pays africains, pas seulement ceux de la région nord. On comprend que la CAF cherche à faire fructifier son évènement qu'est cette CAN. Elle ne devrait pas le faire au détriment des pays sans lesquels son évènement n'aurait pas lieu. On a appris, hier, que les autorités du pays auraient demandé à l'EPTV de tout faire pour que l'évènement soit diffusé en Algérie, sachant que la Fédération algérienne de football n'a rien à voir dans ce dossier si ce n'est la possibilité qu'elle a, avec ses consœurs des autres pays maghrébins, d'intervenir auprès de la Confédération africaine de football. Espérons que d'ici samedi, jour de l'ouverture de la CAN 2017, le problème sera réglé. Dans le cas contraire, en l'absence de décodeur, le téléspectateur de ce pays devra se contenter de simples images d'informations.