Le secrétaire général du FLN ne compte pas laisser la base militante décider à sa place des candidats du parti aux prochaines élections législatives. à rebrousse-poil de son discours qui prône la transparence, le libre choix et la souveraineté des instances locales, Djamel Ould Abbès garde deux cartes entre les mains : la validation définitive de la liste et le classement des candidats. Ce qui lui confère en réalité le pouvoir et le dernier mot dans cette période de près-campagne caractérisée par des luttes acharnées au sein du FLN qui compte garder sa place de première force au niveau des assemblées. Le patron de l'ex-parti unique, qui a réuni, hier, à Alger, les 120 mouhafedhs et présidents des instances transitoires, s'est offert ce luxe dans l'instruction n° 2 qui leur a été distribuée. Ainsi, l'on apprend que la commission de candidatures au niveau de la wilaya n'est chargée que de «la collecte des dossiers et du tri préliminaire», avant de «les envoyer sans classement au secrétaire général du parti». Le dépôt des candidatures, au niveau local, débutera demain avec l'installation des commissions de wilaya de préparation des élections et des commissions de candidatures. L'opération se poursuivra jusqu'au 30 janvier à 18h00. Ceci, au moment où «la validation définitive des listes ainsi que le classement des candidats se feront entre le 7 février et le 27 du même mois au niveau central», lit-on dans le texte de l'instruction d'Ould Abbès. Par ce procédé, le secrétaire général du FLN, qui ne cesse de répéter lors de ses sorties médiatiques que «tous les militants ont le droit de se porter candidat au niveau local», a concentré le dernier mot autour de sa seule personne. Ajouté à cela, l'ancien ministre et actuel sénateur du tiers présidentiel a, dans son instruction, mis en place un certain nombre de critères et de conditions d'éligibilité. Outre «l'engagement partisan et en faveur du soutien au président Abdelaziz Bouteflika», le candidat doit remplir certaines spécificités dont «la compétence, l'expérience, la crédibilité citoyenne ainsi que la bonne image et la relation avec l'entourage». Un autre critère qu'Ould Abbès présente comme un garant de crédibilité et «un barrage contre l'intrusion de l'argent sale», (la chkara), dans la confection des listes, stipule que le candidat «doit avoir une situation financière qui ne soulève aucun soupçon». Mais, est-ce pour autant suffisant pour empêcher les barrons d'imposer leur noms ? On n'en est pas si sûre. «Les problèmes ? On en reparlera après !» Par ailleurs, Djamel Ould Abbès, qui peine malgré tous ses discours à rassembler les rangs du FLN à la veille des échéances électorales, a défendu son bilan estimant avoir reçu tous les cadres opposants à la direction du parti. «Après une courte période depuis que j'ai pris les rênes du parti, nous sommes à l'aise. J'ai personnellement reçu et écouté tous les anciens qui m'ont assuré de leur volonté de revenir sans conditions aucunes», a déclaré le secrétaire général à l'ouverture de la réunion. Quant aux problèmes des mouhafadhas, Ould Abbès, qui se vante d'avoir reçu 220 militants de 22 wilayas, a tranché pour leur report, préférant renouveler sa confiance à tous ses lieutenants mouhafedhs et présidents des instances transitoires. «Tous les problèmes organiques seront réglés après les élections. Quant à vous, vous avez tout le soutien de la direction du parti», a-t-il lancé à l'adresse des 120 mouhafedhs.