Le Syndicat des agents vacataires de la santé publique, affilié au Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), a observé hier un sit-in devant le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière afin de dénoncer les conditions de travail mais surtout leur salaire précaire. Face au mutisme et à l'indifférence affichée par la tutelle, des centaines d'agents vacataires ont effet manifesté leur mécontentement en appelant la tutelle à ouvrir les portes du dialogue et à prendre en charge leurs doléances socioprofessionnels, notamment celle relative aux rémunérations qui sont en dessous du SMIG et la couverture sociale. Les protestataires affirment que leur situation s'est dégradée depuis 2007, date de la promulgation du régime de payement à l'heure. «Nous étions vacataires pendant dix ans et nous sommes passés vers un régime de payement à l'heure sans aucun préavis, et notre salaire a carrément chuté, passant de 11 000 à 9000 DA», a déclaré Lamia, qui fait partie de cette corporation, qui ajoute : «Le ministère nous a fermé ses portes, nous n'avons même pas le droit de réclamer nos droits.» Sa collègue Leila intervient également pour évoquer un autre problème majeur. Celui de la couverture sociale. «Nous sommes tous les jours confrontés aux risques liés à notre métier. Nous faisons face aux microbes et aux maladies transmissibles, alors que nous ne sommes même pas déclarés à la sécurité sociale.» Le docteur Besbès, député RCD et adhérent au Snapap, a expliqué que ce problème est apparu en 2007, où il y a eu une grande partie du personnel de statut vacataire qui a été balancée au régime à l'heure. Ce sont des gens qui ont été recrutés bien avant la promulgation de ce régime. «Vous comprenez que c'est une décision non réglementaire. De plus, ce personnel est dépourvu de tous les droits.» Le personnel médical vacataire a été recruté, selon le même intervenant, pour faire face aux besoins du secteur, mais sans leur avoir créé des postes budgétaires. Les pouvoirs publics ont préféré recourir au régime de préemploi, où ces travailleurs ont stagné pendant des années. Ces derniers sont appelés à accomplir les mêmes obligations et les mêmes pénalités de travail que ceux du personnel titularisé, mais dans des conditions précaires. Le docteur Besbès interpelle les pouvoirs publics à prendre en charge le problème de ces vacataires qui durent depuis des années. «C'est aberrant de voir le corps médical avec un badge ouvrier professionnel. On touche même à la dignité de ce personnel. Il faudrait réévaluer le statut du personnel de la santé, évaluer le régime indemnitaire pour espérer un bon rendement et une meilleure qualité de service.» Le ministère doit faire participer le Snapap en tant que partenaire social. Pour s'asseoir autour d'une table et faire participer le Snapap aux bipartites pour les grandes décisions concernant l'avenir des travailleurs.