Avec l'avènement des télévisions privées, il y a une nouvelle génération d'animateurs. Même si certains ont des qualités, les anciens resteront dans l'histoire. Grâce aux nostalgiques du Facebook, on revoit parfois les images et même les vidéos de ces animateurs et animatrices. On ne peut raconter l'histoire de la Radio et de Télévision algérienne ( RTA) sans passer par les animateurs qui sont parmi les premiers à faire justement l'histoire de la RTA. En effet, tout artiste ayant régulièrement travaillé au 21 boulevard des Martyrs, avant ou après l'indépendance, vous citera les noms de ces artistes de la parole. Tous les grands artistes tels que Mohamed et Saïd Hilmi, le comique Djaâfar Beck qui se trouve actuellement à l'hôpital de Zeralda, et Farida Saboundji, la première speakreane de la télévision, citent Redha Falaki. Il faut noter que Farida Saboundji a vite laissé sa place à Amina Belouizdad qui sera considérée comme la pionnière des speakrines. Il y a à ses côtés la belle Fatiha Merabtine. Redha Falaki, le pionnier Dans les années 1960-1970, on connaîtra d'autres animatrices, notamment Fadhila, Khadidja et Leïla qui restera par la suite à la télévision comme conseillere et productrice jusqu'à sa retraite. On gardera, également, des souvenirs de Nacéra, Hafidha, Hayet, Chafia, Naïma Madjer et Sabiha. Redha Falaki, cet homme de culture qui est pratiquement le père de tous les animateurs de la radio, a formé toute une génération de comédiens. Alors qu'il n' avait que 17 ans, Redha Falaki avait déjà écrit et présenté une pièce de théâtre satirique sur la jeunesse bourgeoise. Il débuta très jeune à la radio où il racontait les contes qu'il écrivait lui-même. La direction de la section arabe dirigée par El Boudali Safir le chargea de toutes les émissions enfantines et de jeunesse. Tous les animateurs tels que Med Boutelja et Zohir Abdellatif passeront, donc, directement ou indirectement par l'école pratique de Reda Falaki. La grande chanteuse Seloua a, également, fait ses débuts en 1952 dans une émission enfantine de Redha Falaki. Il faut noter qu'après avoir produit des dizaines d'émissions après l'indépendance, Redha Falaki est parti en 1965 en Belgique où il continuera ses études pour devenir cadre dans une banque. Il écrira en parallèle des romans et des pièces de théâtre, dont l' une sera primée en 1983 à Palerme en Italie. Le comédien et speaker Mohamed Bouzidi est, également, passé par l'animation radiophonique, et grâce à sa bonne diction, aurait pu suivre la voie du plus grand des speakers, Aïssa Messaoudi. Ils méritent un hommage Ce dernier, qui avait joué un grand rôle durant la Révolution par le biais de sa voix, qui passait quotidiennement sur la radio du FLN «Saout El Djazaïr» qui diffusait à partir de Tunis. La chanteuse Seloua retrouvera l'animation dans les années 1970 pour animer l'émission «Alhane oua Chabab» alors que l'orchestre qui accompagnait les jeunes concurrents était dirigé par le musicien et virtuose du Ôud Moâti Bachir. Avant cette période, Me Boutelja et Zohir Abdellatif avaient animé la célèbre émission «Djennet El Atfal» (Le paradis des enfants) qui deviendra par la suite «Hadiqet El Atfal». L'autre animatrice qui prendra plus tard ce créneau est l'inoubliable Tata Nedjoua qui donnera la joie aux tous petits. Il est à signaler que la plupart des émissions télévisées de l'époque passaient à la radio. L'un des maîtres de l'animation radiophonique est Djamel Khouidmi. Il est l'un des premiers à avoir animé les émissions de dédicaces «Ma yetloubouhou El Moustamiôune». Il avait animé cette émission durant plus d'une vingtaine d'années. Djamel Khouidmi, qui fut une véritable machine à travailler, a également produit et animé des émissions à la télévision mais sans passer à l'écran. D'ailleurs, rares sont ceux qui connaissent son visage. On se demande pourquoi on organise des hommages à des chanteurs et à des comédiens mais pas à des animateurs de la trempe de Djamel Khouidmi ou de Fatiha Merabtine, qui ont fait les beaux jours de la Radio et de la Télévision algérienne.