Pour multiplier ses chances de demeurer la première force politique du pays, le FLN investit tous les créneaux et ne veut rien laisser au hasard. En plus des organisations satellites, il vient de lancer un autre regroupement avec lequel il compte ratisser large lors des prochaines échéances. Hier, la salle de conférence de la direction générale de la Safex d'Alger a été le théâtre d'un évènement particulier : il s'agit de la tenue de l'assemblée générale élective de la «Fédération algérienne de la société civile (FASC)», inféodée au parti majoritaire. Les membres fondateurs sont des députés, des élus locaux dont des maires issus du FLN, des acteurs du mouvement associatif. L'ancien membre du Bureau politique du FLN, actuellement membre du Comité central, Saïd Bouhedja, présent à la réunion, est honoré du titre du président d'honneur de l'organisation. «Nous devons créer une organisation forte et être à la hauteur de ce qui est demandé de nous lors des prochaines échéances afin de réaliser le programme de son excellence le président de la République», a lancé M. Bouhedja lors de sa très laconique allocution devant les congressistes. Et comme le FLN ne lance pas des associations pour servir de décor, il faut s'attendre à ce que cette nouvelle organisation jouerait un rôle à l'occasion des prochaines échéances. Et dans ce cadre, les législatives importent peu pour l'ex-parti unique qui, certes, vise à préserver sa majorité au sein de l'APN. Mais c'est les présidentielles de 2019 qui l'intéresse. Il est fort probable que c'est cette organisation qui commencera la campagne en faveur d'un éventuel 5e mandat du chef de l'état. Pour revenir à l'assemblée générale constitutive de la FASC, il faut souligner la présence de représentants de 33 wilayas du pays. «Notre objectif principal est la construction du pays et servir les intérêts de la société», a lancé, pour sa part, le président de l'organisation, Bensalah Abdelhafidh. Beaucoup de couacs ont marqué cette réunion, à commencer par certains malentendus. Ainsi, lorsque le président de la séance a proposé que sur la liste des fondateurs de l'organisation seront inscrit deux membres pour chaque wilaya, il a été contesté. «Tous les présents sont des membres fondateurs», lance un présent. «Nous sommes tous venus pour être membre fondateur», a ajouté une autre assistante qui évoque l'exclusion. Et au président de rassurer : «On n'exclut personne. C'est juste la meilleur manière d'obtenir rapidement l'agrément en allégeant le dossier de constitution.» Mais cela n'a pas convaincu une partie de l'assistance. Finalement, il a été retenu que tous les présents sont des membres fondateurs. Et quand le président invite ceux qui ont des responsabilités dans d'autres organisations à démissionner de ces dernières pour se consacrer à la nouvelle association, ça a été également contesté. La proposition a été annulée. «Il y a une partie qui veut saboter le président de l'organisation. C'est le groupe de Constantine», nous confie un des membres de cette organisation. Dans ses statuts, cette association à plusieurs caractères, social, économique, culturel et scientifique, se donne plusieurs objectifs dont le renforcement de l'unité nationale, la lutte contre les fléaux sociaux et les idées «destructrices» de la personnalité algérienne et la construction d'une économie forte. Aspirant à être une force de proposition, elle ne s'empêchera pas de donner son avis dans tous les domaines de la vie nationale. Comme elle compte installer des représentations à l'étranger.