La ministre vénézuélienne des Relations extérieures, Delcy Eloina Rodriguez Gomez et celui du Pétrole et des Mines, Nelson Martinez, effectueront, à partir d'aujourd'hui, une visite de travail en Algérie, a indiqué jeudi le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué repris par l'APS. Cette visite intervient dans le cadre de «la concertation traditionnelle entre les deux pays amis, face à l'instabilité du marché pétrolier», a souligné la même source. Elle sera une opportunité pour la poursuite du dialogue autour de la consolidation de la coordination entre les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ayant débouché sur l'accord d'Alger du 28 septembre 2016, a-t-on ajouté. Les deux parties procéderont aussi, selon la même source, à une évaluation de l'état de la coopération bilatérale et à l'examen des voies et moyens à même de la renforcer et de l'élargir à d'autres domaines. Il y a lieu de rappeler que l'Algérie et le Venezuela font partie du comité de surveillance des accords de l'Opep. Ce comité ministériel co-présidé par le Koweït et la Russie et dont l'Algérie est membre avec le Venezuela et le Sultanat d'Oman devait suivre l'application de l'accord signé d'abord à Alger et par la suite à Vienne. L'accord conclu le 10 décembre pour six mois et entré en vigueur le 1er janvier prévoit qu'une dizaine de pays non-Opep, dont la Russie, doivent réduire leur production de 558 000 bj. Cette réduction globale de 1,8 mbj a commencé à avoir un effet sur le marché. La remontée des cours a été jugé jusque-là satisfaisante à plus de 52 dollars le baril depuis le début de l'année 2017. Mais cette évolution du brut a redynamisé aussi celle du pétrole de schiste aux Etats-Unis. Sur ce point, le président en exercice de l'Opep, le Qatari Mohamed Saleh al-Sada, a estimé mercredi dernier que le marché pétrolier réagissait bien à la réduction de l'offre de la part des principaux producteurs. Demeurant optimiste, le président de l'Opep ne s'est pas montré inquiet par rapport au retour du schiste américain. Sur ce plan, les analystes estiment que la remontée des cours provoquée par ces accords rend de nouveau rentable l'exploitation de certains gisements de pétrole de schiste aux Etats-Unis. La nouvelle administration Trump pourrait, donc, prendre de nouvelles mesures de soutien au secteur pétrolier et gazier aux Etats-Unis. Ces mesures risquent de déboucher sur une hausse encore plus forte de la production américaine. Une évolution qui aura à son tour une retombée sur les cours. L'Opep est appelée dans ce cas de figure à réagir. Le ministre du Pétrole iranien a estimé que l'Organisation devrait encore réduire «un peu plus» sa production au second semestre 2017. Bijan Zanganeh a soutenu à ce propos que les pays membres de l'Opep sont tous d'accord pour que le pétrole remonte à 60 dollars le baril, d'où la nécessité d'une nouvelle concertation. Globalement, la réunion d'Alger entre les autorités algériennes et vénézuéliennes sont appelées à prendre en compte ces nouvelles données et initier une action commune en vue de maintenir la stabilité des cours de l'or noir. La remontée enregistrée depuis la fin 2016 a donné de l'espoir. Elle a démontré que les efforts de régulation du marché engagés par les pays exportateurs ont abouti à un résultat positif.