Après une trêve de quelques mois, le secteur des communes sera à nouveau perturbé. Les travailleurs vont non seulement reprendre la grève cyclique suspendue en novembre dernier, mais aussi marcher. Réuni le 7 du mois en cours à la maison des syndicats à Alger, le Conseil des communes a opté pour la reconduction de son mouvement, suspendu momentanément, tout en l'accompagnant d'une marche nationale qui sera observée lundi prochain à Tazmalt dans la wilaya de Béjaïa. Cette marche qui aura lieu à 10 h30 se veut, selon Kamel Bahat, président de la Fédération des collectivités locales, relevant de la Confédération générale des travailleurs algériens (Cgata), un appel au responsable du ministère de l'Intérieur qui continue à ignorer leur plate-forme de revendications qui lui a été remise depuis plus de 10 mois. «Nous avons déposé notre plate-forme qui contient plus de 14 points revendicatifs, mais la situation reste la même», fustige le représentant des travailleurs des communes. Le choix, par les membres du conseil, du lieu de tenue de la marche n'est pas non plus fortuit. «Nous voulons par cette action manifester notre soutien et solidarité à la présidente de la section syndicale de Tazmalt qui a fait l'objet de pression et d'intimidation de la part des responsables de la mairie de cette localité», précise notre interlocuteur. Cela au moment où les services sont à l'arrêt au niveau d'une centaine de communes en raison de la grève cyclique reconduite depuis lundi dernier. Cette action a pu enregistrer, d'après les estimations du président de la Fédération des collectivités locales, un taux d'adhésion de 75 %. La Fédération qui dénonce des agissements répressifs provenant des P/ APC et autres responsables au sein des communes à l'encontre des syndicalistes. «L'usage de la répression par l 'administration ne va pas nous faire plier», dira, M.Bahat qui considère leur action comme un combat pour faire valoir leur droits. Des droits résumés à l'amélioration des conditions de travail à l'instar des autres fonctionnaires du secteur de la fonction publique. Assurer un salaire de douze mois sans retard comme tout le monde est la moindre des choses, fustige encore le représentant des travailleurs des communes. Notre combat, ajoute-t-il, n'est qu'une réaction aux décisions portant atteinte aux acquis des travailleurs, parmi lesquels le nouveau code du travail qui est «la goutte d'eau qui a fait déborder le vase». Ce projet, qui a suscité le mécontentement des syndicats, doit être revu pour qu'il soit conforme aux amendements apportés par les experts du département du code du travail du Bureau International du Travail (BIT). Ce projet, critique la Cgata est conçu pour réprimer les libertés syndicales. Qualifié d'obsolète, le statut général de la Fonction publique doit être amendé, exige cette catégorie de travailleurs de la fonction publique.