Des centaines de manifestants ont marché hier à Tazmalt (90 km au sud de la ville de Béjaïa), à l'appel du Syndicat national autonome des personnels de l'administration (Snapap), affilié à la Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (CGATA), pour réclamer la réhabilitation dans ses fonctions de Hassina Bensaïd, présidente de la section communale Snapap de Tazmalt, suspendue de son poste depuis le 31 janvier dernier par le controversé P/APC de cette commune, Smaïl Mira, à cause de ses activités syndicales. Cette marche, à laquelle ont pris part des membres du bureau national du Snapap, des militants de plusieurs sections communales de Béjaïa et de Tizi Ouzou, ainsi que des élus de l'APW de Béjaïa, s'est ébranlée du siège de la daïra de Tazmalt vers le siège de la mairie. Les marcheurs brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire «Non à la hogra», «La liberté syndicale est garantie par la constitution» ou encore «L'APC du peuple au peuple, non pas une propriété privée», en faisant allusion au maire Smaïl Mira, qu'ils accusent de gérer la commune de Tazmalt comme une entreprise personnelle. Cette action de protestation se veut aussi une occasion pour les communaux de réitérer aux pouvoirs publics leurs revendications socioprofessionnelles. La fédération FFS de Béjaïa, dont une délégation a participé à cette marche, a exprimé dans une déclaration «son soutien indéfectible à la syndicaliste licenciée et interpelle les pouvoirs publics à prendre acte contre les dépassements et intimidations successives de ce maire». Pour sa part, le Snapap a dénoncé, dans une déclaration lue devant les manifestants qui ont assiégé la mairie de Tazmalt, «les atteintes aux libertés syndicales et le recours aux licenciements abusifs» à l'encontre des syndicalistes.