L'enquête enclenchée par les enseignants de l'université d'Alger 3 sur l'agression dont ils ont été victimes jeudi dernier avance bien. Cinq suspects ont été identifiés grâce à la vidéo de cet incident qui circule depuis quelques jours sur les réseaux sociaux. Il s'agit des étudiants de l'école de sport de Dely Brahim. Selon Mokhat Benguia, membre du conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), les vidéos de cette abominable agression qui a eu lieu dans la salle des professeurs de la faculté des sciences politiques ont dévoilé les visages de 25 suspects, dont cinq ont été identifiés par les enseignants et dénoncés à la police. Ils seront convoqués prochainement pour une déposition. Au sujet de la grève entamée aujourd'hui par les enseignants de la faculté d'Alger 3, M. Benguia affirme qu'elle a été suivie à 100% dans tous les départements de l'université des sciences politiques (Ben Aknoun) et des sciences économiques (Dely Brahim). Ce mouvement de grève de trois jours renouvelables s'achèvera jeudi où une autre assemblée sera tenue par les enseignants. Si leur tutelle, à savoir le ministère de l'enseignement supérieur, n'aura pas pris des engagements dans cette affaire au cours de la semaine, la grève se poursuivra, conclut M.Benguia. Les étudiants ont eux aussi décidé de faire grève en solidarité avec les enseignants. Selon notre interlocuteur, ils refusent catégoriquement de rejoindre les bancs universitaires avant que les revendications des enseignants ne soient prises en compte. Accusé d'être à l'origine de l'agression des enseignants, Rabah Cheriet s'est exprimé sur plusieurs chaînes Tv pour donner sa version des faits. Selon lui, il s'agit d'une bagarre entre enseignants et membres du Cnes. Autrement dit, un conflit interne entre les membres de ce syndicat qui a mal tourné. Il a également cité un complot politique à l'approche des élections législatives. «Ce sont des hypothèses infondées. Il veut dissimuler la vérité en racontant des mensonges pour tromper l'opinion publique et blanchir son image», estime Benguia. «Comment peut-il colporter de fausses informations alors qu'il y avait un grand nombre d'enseignants qui peuvent témoigner du contraire ?» s'interroge notre interlocuteur. Les enseignants continuent à croire que Rabah cheriet est l'unique responsable de leur agression. Il a selon eux commandité cette agression en faisant appel à des baltaguia et à des agents de sécurité et même des étudiants pour empêcher que se déroule l'assemblée générale du Cnes. Ils appellent à l'intervention immédiate du ministère de l'enseignement supérieur, qui à ce jour n'a émis aucune réaction à ce sujet. Le conseil national du Cnes tiendra un sit in aujourd'hui devant le siège de la tutelle pour dénoncer le mutisme du premier responsable du secteur, Tahar Hadjar. «Si la tutelle continue à faire la sourde oreille, c'est toute l'université algérienne qui sera paralysée durant les prochains jours», menacent les enseignants.