Même si d'habitude l'instabilité qui caractérise les textes régissant l'investissement étranger en Algérie est critiquée dans les coulisses, cette fois-ci, les langues se sont déliées, en souhaitant que la législation algérienne «s'améliore». «Le cadre réglementaire algérien d'investissement doit être amélioré afin que l'Algérie devienne une destination plus attrayante pour les investisseurs européens», a plaidé hier à Bruxelles le commissaire européen chargé de l'Action pour le climat et de l'Energie, Miguel Arias Canete, lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre de l'Energie, Noureddine Bouterfa. Cet appel du commissaire européen sonne comme une réplique à la remarque faite dimanche dernier par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Ramtane Lamamra qui recevait à Alger son homologue européenne, Federica Mogherini. Ce jour-là, le chef de la diplomatie algérienne avait appelé l'UE à s'impliquer davantage en matière d'investissements directs dans le pays afin d'établir «l'équilibre» dans les relations économiques entre les deux parties. Dans ce sens, il a rappelé que «l'Algérie a assuré un approvisionnement énergétique régulier de l'Europe durant plus de quatre décennies, sans jamais faillir à ses engagements. (L'Algérie) attend en contrepartie du partenaire européen de reconnaître cette position et de faire de cette relation stratégique un élément qui puisse pousser ce partenariat vers des niveaux plus hauts de confiance mutuelle». Plus explicite, Lamamra a souhaité que «la reconnaissance européenne pour la position algérienne se traduise par des investissements européens qui soient à la hauteur, notamment dans le domaine de l'énergie et de l'industrie pétrochimique». En fait, les chancelleries étrangères, notamment européennes, ont sans cesse réclamé auprès des autorités algériennes que les textes régissant l'investissement soient assouplis. Le texte le plus décrié est notamment la règle des 51/49%. Une règle que l'Algérie affirme être disposée à revoir, à condition qu'une telle révision ne concerne pas les secteurs stratégiques, dont principalement les hydrocarbures. L'autre procédure qui a pris les multinationales au dépourvu est la taxe sur les superprofits dans le domaine des hydrocarbures. Une loi qui a engendré des situations de conflit ayant nécessité des arbitrages entre Sonatrach et ses partenaires étrangers, tels que Total, Repsol ou encore l'américaine Anadarco. Voulant calmer le jeu et préférant se projeter vers l'avenir, Bouterfa, cité par l'APS a déclaré : «Si l'on considère le potentiel énergétique non exploité de l'Algérie, sa proximité géographique et l'existence de bonnes infrastructures de transport de gaz vers l'Europe, force est de constater que les conditions sont réunies pour que l'Europe profite davantage du gaz algérien et l'Algérie du marché européen». Pour sa part, le commissaire Canete a estimé que l'UE tient à ce que ce commerce de gaz «mutuellement bénéfique» se poursuive et se développe davantage. «Pour ce faire, de nouveaux contrats d'approvisionnement, d'investissement, de production et d'exploration sont nécessaires», a-t-il estimé. Une annonce qui se veut cette fois-ci comme une réponse aux informations ayant circulé ces derniers temps selon lesquelles l'Italie souhaiterait annuler les contrats gaziers signés avec l'Algérie. Hydrocarbures: Hausse des exportations en 2017 Les exportations algériennes d'hydrocarbures ont enregistré une hausse de 7% durant les deux premiers mois de 2017. A la fin deux premiers mois de 2017, les exportations d'or noir et de gaz en Algérie sont estimées à 17,9 millions de tonnes d'équivalent pétrole, soit une hausse de 7% par rapport à la même période de l'an dernier. L'annonce a été faite par l'entreprise d'Etat Sonatrach. L'augmentation des exportations est due à l'amélioration de la production d'hydrocarbures dans le pays. Sur janvier et février 2017, la production de pétrole brut est montée à 8,13 millions de tonnes, soit une augmentation de 3% par rapport à 2016 et celle du gaz à 22,4 milliards de mètres cubes, soit une hausse de 6%. Il faut, néanmoins, rappeler que la chute des prix du pétrole en juin 2014 a poussé Sonatrach à diminuer ses investissements, et ainsi sa production, avant de les relancer à la fin 2015. Cette baisse des prix de pétrole a été un coup dur dans ce pays où les hydrocarbures représentent, en volume global, plus de 95% des exportations.