L'agence européenne du médicament (Emea) vient de recommander le retrait à travers toute l'Union européenne (UE) du Diantalvic et ses génériques. Composé de deux molécules, le dextropropoxyphène et le paracétamol, le Diantalvic et ses génériques sont largement prescrits dans le traitement de la douleur. Le risque présenté par ces produits réside dans la surdose qui peut s'avérait mortelle. L'agence précise dans son communiqué que le retrait «sera progressif pour permettre le transfert en toute sécurité des patients vers des thérapies alternatives appropriées, en ligne avec les recommandations nationales». Une façon de rassurer les consommateurs et de ne pas verser dans la panique. Pour en savoir un peu plus, nous avons interrogé un pharmacien qui vend ce médicament même sans ordonnance médicale. «Dans le cas du Diantalvic, c'est l'association des deux molécules qui est aujourd'hui remise en cause. Mais comme pour tous les médicaments, y compris le plus banal, le paracétamol par exemple, celui-ci reste un remède quand il est pris avec prudence, mais devient une drogue en cas de consommation abusive. Le Diantalvic fait partie de ceux-là, particulièrement face à une douleur tenace», nous explique Djameleddine Bouabcha, pharmacien. A la question de savoir quelle sera la position de l'Algérie face à une telle situation, il nous dira que cette dernière revient à la tutelle. «Ce n'est pas automatique. Dans le cas présent, le dextropropoxyphène a bien été retiré depuis longtemps de certains marchés européens, alors que la France ne le fait que maintenant.» Le temps mis peut être dépendant du stock dont dispose le pays, sans oublier les intérêts économiques des laboratoires pharmaceutiques. Pour illustrer ses dires, il citera le cas du Sélédrec, un anti-inflammatoire des laboratoires Pfizer qui, malgré ses contre-indications, est resté longtemps sur le marché.