Après le tollé et l'indignation qu'ont soulevés les affiches sans photo de candidats de plusieurs partis aux élections législatives du 4 mai, et ce,à travers certaines wilayas du pays, le Front des forces socialistes (FFS) a réagi en ce qui le concerne en retirant son affiche à Bordj Bou Arréridj. Le vieux parti de l'opposition explique qu'il s'agissait, en effet, d'une «initiative fort malencontreuse prise par l'équipe de communication» chargée de l'élaboration de l'affiche électorale dans cette wilaya, et qui «a escamoté les photos de nos candidates pour les remplacer par un croquis anonyme censé représenter une figure féminine». Dans un communiqué rendu public hier, le FFS dit avoir «ordonné le retrait immédiat de cette affiche», tout en condamnant vigoureusement ce qu'il a qualifié de «type de procédé incompatible avec les principes et valeurs du parti». Jeudi dernier, des photos d'affiches postées par des internautes sur les réseaux sociaux, notamment sur facebook, ont suscité des réactions et ont été largement partagées. Les «facebookeurs» ont dénoncé «un mépris» à l'encontre des électeurs, «une mascarade électorale» et «une atteinte aux règles de la pratique politique», tandis que d'autres n'ont pas manqué de faire preuve d'humour en se demandant s'ils allaient «voter pour des fantômes ?». Pour le FFS, il n'était pas question de laisser cette affiche à Bordj Bou Arréridj. «Notre engagement en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes, notre respect de la dignité intrinsèque de la citoyenne algérienne, notre inscription dans l'idéal émancipateur du mouvement de libération nationale qui a vu les algériennes s'engager dans la lutte d'une manière héroïque qui leur a valu l'admiration du monde entier, nous interdisent de tolérer de telles pratiques indignes de notre Histoire, de notre projet politique et de nos ambitions dans le monde», justifie le parti. Cette pratique, faut-il le signaler, n'est pas spéciale au FFS. Des partis islamistes ont usé de ce procédé pour couvrir les visages de leurs femmes candidates aux législatives du 4 mai. C'est le cas, par exemple, du parti de l'Equité et de la proclamation de Naima Salhi, dont la liste à Adrar contient une candidate voilée ‘'sans visage'' après avoir été effacé à l'aide de photoshop. Jusqu'à présent, la Haute instance indépendante de surveillance des élections (Hiise) n'a pas réagi à ce qui semble être des dépassements enregistrés pour la première fois dans l'histoire des joutes électorales dans notre pays. L'instance de Abdelwahab Derbal, qui a adressé à différents partis politiques 39 avis pour affichage anarchique, particulièrement des affiches grand format des candidats tête de liste placardées un peu partout, n'a pas précisé si la dissimulation du visage de candidat a été relevée dans ses mises en garde.