L'hippodrome du Caroubier d'Alger a retrouvé pour un temps sa belle image de marque avec la tenue de cette édition 2009 du grand prix du président de la République.Une épreuve des plus prestigieuses dans le monde du cheval et des courses puisque n'y sont admis que les sujets de première série de la race de chevaux arabes purs nés et élevés en Algérie. Pour tout dire, ce sont en vérité les meilleurs et ayant subi ces derniers mois la meilleure des préparations en vue de cette échéance. C'est pourquoi de grosses surprises parfois y sont enregistrées. La grande favorite Nedjma a gagné comme attendu par tous. L'ambiance au sein de l'hippodrome était chaude avec des groupes folkloriques et des chevauchées au baroud d'un groupe de fantasia. L'ensemble le plus attirant a été sans doute celui de Bou Saâda, ses rythmes de saâdaouiates vraiment envoûtants aux sons des bendirs et des ghaïtas exécutés avec maestria, livrant à la foule les belles danses traditionnelles en cours dans cette région que le peintre Hadj Nasreddine Dinet a sublimé dans ses toiles magnifiques. Mais le grand prix, c'est aussi la grande fête annuelle du cheval, comme le souligne Koutchoukali Mohamed Lyès, le directeur de l'hippodrome très actif, au four et au moulin, comme on dit. En effet, il y avait à coordonner les activités, les questions de sécurité, de discipline, d'accueil des invités. «Nous avons mis tous les moyens pour que l'événement puisse se dérouler dans de belles conditions. Nous pensons avoir réussi car tout s'est déroulé normalement, surtout les courses qui étaient programmées ; et même si du retard a été accusé dans les horaires et l'enchaînement des épreuves, le grand prix s'est tenu avec faste et grande satisfaction pour tous ceux qui étaient présents. Nous avions craint au début, connaissant la grande popularité de cette prestigieuse épreuve, que les tribunes et les bords de piste soient insuffisants pour contenir tout le public attendu. Mais tout s'est très bien passé et chacun a pu suivre les six courses qui dans l'ensemble ont livré des résultats de bon niveau», nous a confié M. Koutchoukali. Ce grand prix du président de la République a été rehaussé par la présence du docteur Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, qui a remis la coupe aux gagnants du grand prix, M. Megouci, le propriétaire, le jockey M. Aïda ainsi que son entraîneur, M. Bourezgue.Dans la tribune officielle, nous avons remarqué la présence du président de la Fédération équestre algérienne, Abdelmadjid Aouchiche, qui en avait présidé les destinées durant de nombreuses années, le secrétaire général du ministère de la Jeunesse et des Sports et de nombreuses personnalités du monde du cheval et des autorités locales. Parmi les invités, et aujourd'hui mère de deux enfants, on notera la présence de la première femme jockey des années 80, plus connue sous le nom de Mlle Nadia, ainsi que le colonel Aït Idir, qui durant ces mêmes années avait dirigé la société des courses et fait construire l'hippodrome international Emir Abdelkader de Zemmouri. Des personnalités qui ont marqué l'histoire des courses. Pour revenir au grand prix, les favoris n'ont pas déçu. La grande Nedjma a gagné les 500 000 DA alloués pour sa victoire, suivie de Ouadjda appartenant à M. K. Meziani. En troisième position, l'excellente Basra d'Ella de l'écurie de M. Bechir et respectivement en quatrième et cinquième places, Khouyoul de Mme Smida et Lotfi de la maison A. Kouskous. Les trois premières épreuves précédant le grand prix ont été remportées par Tail Wind dans le grand prix de la wilaya d'Alger réservé aux pur-sang anglais importés. Pour celui de la commune de Hussein Dey, ce sera Son Plaze qui rallie le poteau de la victoire avec facilité, alors que le très attendu prix du renouveau rural, et contre toute attente, a été remporté par Dorgel de la maison Douib/Benamar, alors que le grand favori Zamango n'a fini que troisième.Côté public, il faudra rappeler que les inconditionnels des grandes courses ont fait le déplacement car c'est l'occasion surtout unique de voir tous leurs préférés unis dans une même épreuve et le spectacle qui en a été donné procure à chaque fois un gros plaisir pour les yeux. C'est une lutte de titans qui se déroule sur la piste sablée du Caroubier. La crème des crèmes dans une seule ligne, dans les stalles sous les ordres du starter, les plus grands de la race de pur-sang arabes de notre cru s'élancent. Gros suspense. Deux minutes ne se sont pas écoulées, et déjà la ligne droite et l'arrivée. La foule crie, encourage, la fête est à son apogée.