Les électeurs français se trouvaient, hier, face à un dilemme. Le débat télévisé opposant les candidats à l'élection présidentielle, Emmanuel Macron, et Marine Le Pen, a eu lieu presque au même moment que le match de football pour la Ligue des Champions opposant l'AS Monaco à la Juventus de Turin. Hier, les français ne devaient pas choisir seulement entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, candidats à l'élection présidentielle. Ils devaient, d'abord, choisir entre suivre le débat télévisé opposant ces candidats et le match de football de la Ligue des Champions, opposant l'AS Monaco et la Juventus de Turin. Concernant le débat télévisé programmé pour hier dans la soirée, le président Hollande a noté le caractère «très particulier» du débat télévisé. «C'est un débat qui est très particulier puisque c'est le premier débat entre un candidat qui représente l'ensemble de la République et une candidate d'extrême droite», a expliqué François Hollande, interrogé par la presse hier, au sujet du débat télévisé qui oppose Emmanuel Macron et Marine Le Pen, en marge d'un déplacement dans le XVIIe arrondissement de Paris. Il a souligné qu'en 2002, lorsque Jean Marie Le Pen s'était qualifié pour le second tour en devançant le socialiste Lionel Jospin, il n'y avait pas eu de telle confrontation entre le candidat du Front national, Jean-Marie Le Pen, et Jacques Chirac, celui de l'UMP. Le président sortant avait refusé de participer à un débat télévisé avec son concurrent pour ne pas cautionner «la banalisation de la haine et de l'intolérance». Sans vouloir donner de «conseils» à son ancien ministre Emmanuel Macron, le chef de l'Etat a affirmé attendre du débat sur France 2 et TF1, qu'il «montre que ce n'est pas seulement deux personnalités, deux projets mais deux conceptions de la France, de l'Europe et du monde» qui s'opposeront lors de ce duel inédit. «C'est cela qui doit apparaître aux yeux des Français, pour qu'ils fassent leur choix», a-t-il poursuivi, appelant ses concitoyens à se mobiliser en faisant «leur devoir» d'électeurs le 7 mai. «Je suis sûr qu'Emmanuel Macron saura trouver les mots», a fait valoir François Hollande, cité par la presse. Le 29 avril, François Hollande avait appelé à « prendre le bulletin Macron» lors du second tour de l'élection présidentielle. Presque au même moment, un match de football de la Ligue des Champions, opposant l'AS Monaco et la Juventus de Turin est programmé à Nice. Un dilemme, d'après la presse française qui note l'hésitation de nombreux électeurs interrogés. Certains disent préférer regarder le match de football, d'autres le débat télévisé. Le débat est programmé à partir de 21 h, heure française. Nombre de personnalités politiques françaises ont opté pour Emmanuel Macron. La leader du Front national est dénoncée pour la politique anti-immigration. Parmi les soutiens à Emmanuel Macron, Benoît Hamon, du parti socialiste, qui a appelé à l'élection d'Emmanuel Macron, président du mouvement En Marche ! et accusé la leader du Front national de contester la démocratie. Baroin menace François Baroin, qui conduira Les Républicains (LR) lors des élections législatives, a averti qu'il exclurait du parti tous les élus qui, lors de la présidentielle, se rapprocheront du Front national (FN) ou d'En Marche! «Tous ceux qui se rapprochent du Front national seront exclus, pour la présidentielle et pour les législatives». «J'ajoute que tous ceux qui se rapprochent de Macron avant les législatives : même tarif», a déclaré François Baroin le 3 mai sur RTL. «Nous allons avoir une plateforme gouvernementale, nous allons offrir un projet de redressement et d'alternance sans équivoque, nous allons mener une campagne qui sera, au fond, la mère des batailles. Emmanuel Macron a gagné la bataille de l'ambiguïté. Il perdra la bataille de la clarté», a poursuivi le sénateur-maire de Troyes, qui conduira les Républicains lors des élections législatives de juin prochain. Les Républicains qui entreraient dans un gouvernement Macron avant les législatives «se mettront de fait en dehors de la famille», a-t-il déclaré. Interrogé sur les hypothèses de nomination de Bruno Le Maire, de Xavier Bertrand ou de Jean-Louis Borloo à Matignon, François Baroin a répon- du : «Ils feront un choix, ils sont libres. Je ne crois pas que ce soit le cas, ni pour l'un, ni pour l'autre, ni pour le troisième. Jean-Louis Borloo, pour parler de lui, appelle officiellement à soutenir les candidats LR-UDI» aux législatives. «Moi, j'ai vers 20h02, peut-être 20h03, apporté sans interrogation, naturellement, mon soutien à Emmanuel Macron. Tous ces procès, ça ne tient pas la route une seconde. Vous n'avez pas un leader de droite qui souhaite la victoire de l'extrême-droite et de Marine Le Pen», a assuré François Baroin, alors que les élus LR se divisent entre ceux qui appellent explicitement à voter pour Emmanuel Macron et ceux, dont lui, qui se contentent d'appeler à «voter contre Marine Le Pen». «Disponible» pour Matignon, François Baroin a par ailleurs indiqué, dans un entretien au Point, qu'il ne serait pas candidat à la présidence du parti.