Le secrétaire général du parti du Front de Libération Nationale (FLN) Djamel Ould Abbès a affirmé hier que son parti «demeure le premier dans le pays avec le nombre de sièges et de votants». Le SG du FLN a refusé, lors d'une conférence de presse tenue au siège du parti à Hydra, de parler d'échec aux législatives du 4 mai, après avoir obtenu 164 sièges contre 220 en 2012. Regrettant que son parti n'ait pas obtenu la majorité absolue, Ould abbès a tout de même contesté les résultats préliminaires des législatives annoncés plus tôt dans la matinée par le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, Nourredine Bédoui. Selon lui, «le FLN devait obtenir 170 sièges et le ministre a oublié de compter les 3 sièges de la communauté nationale établie à l'étranger et celui de Relizane». Il a assuré attendre le résultat final qui sera prononcé par le conseil constitutionnel. Pour justifier le recul du FLN dans ce scrutin, Ould Abbès l'explique par l'apparition de nouveaux partis politiques participant au scrutin. «53 partis politiques ont participé à ces élections et 36 partis sont au Parlement. Les voix se sont dispersées», a-t-il dit. Le SG du FLN dit avoir espéré avoir plus de sièges. «Mais on reste la première force politique en Algérie. Il n'y a pas de recul», souligne-t-il, relevant cependant que son parti a enregistré une percée considérable dans plusieurs grandes wilayas, comme c'est le cas à Alger, Oued Souf et Oran. Djamel Ould Abbès ne veut pas entendre parler d'alliance même avec le RND. «Ne parlons pas d'alliance ! Nous ne sommes pas alliés aux autres. Ce sont les autres qui doivent s'allier à nous. Nous, nous sommes ouverts. S'ils veulent venir travailler avec nous, on leur dira ‘'bienvenue'', dit-il, avant d'ajouter : «nous sommes disposés à travailler avec tous les partis politiques à la seule condition que leurs programmes s'inscrivent dans celui du Président Bouteflika». Il a rappelé que la décision relative à la formation du gouvernement et la désignation du Premier ministre revient au Président. Après avoir félicité les candidats gagnants, Ould Abbès dit se tournerr vers l'avenir et penser aux prochaines élections locales qui se tiendront en octobre. Pour ce qui est des accusations de fraude lancées par le PT et le MSP à la suite de l'annonce des résultats, Ould Abbès a indiqué que «ceux qui parlent de fraude font de le délire», ajoutant que le FLN a une culture d'Etat et le souci de la stabilité du pays. Réactions FFS : «l'abstention a été provoquée par le système» Suite à l'annonce des résultats préliminaires du scrutin du 04 mai, le FFS considère que ces législatives ont «accentué la fragilité du pays et ont renforcé la position des responsables de cette situation». Le parti de feu Aït Ahmed estime dans un communiqué rendu public, hier, que le seul gagnant de ce scrutin est «l'abstention politique sous toutes ses formes et les bulletins nuls dont le ministre de l'Intérieur et des collectivités locale a refusé de communiquer leur taux». Le FFS s'interroge dans son communiqué sur le refus du ministre de l'Intérieur de rendre public des résultats détaillés. «Le FFS s'étonne que dans certaines wilayas, les procès verbaux de dépouillement des urnes n'ont pas été tirés», font remarquer les rédacteurs du document. Le FFS exprime, ensuite, ses craintes sur l'abstention du peuple algérien dans l'accomplissement de ses droits politiques. «C'est un phénomène provoqué par le système en place qui a perverti la pratique politique», reconnaît le vieux parti d'opposition et d'estimer que «ce même système continue sans se soucier de quiconque sa stratégie individualiste et totalitaire dont l'apparence est démocratique et le fond est autoritaire». Son seul objectif, conclu le communiqué du FFS est de «maintenir en place les responsables de la crise. Cette situation va conduire le pays vers des conséquences aux issus incertains». RCD : «Malgré la fraude, nous avons obtenu neuf sièges» Mohcine Belabbas a vivement réagi, hier, aux résultats des législatives qui ont annoncé l'obtention de 9 siège à l'APN pour le RCD. «Malgré la fraude électorale, malgré le vote massif des militaires, malgré l'abstention importante, malgré le boycott des médias publics et para-publics, malgré notre boycott des élections en 2012, le RCD a obtenu neuf sièges pour les neuf listes déposées à travers le pays». Le jour du scrutin, le chef dudit parti avait dénoncé sur sa page officielle Facebook que «plusieurs bureaux de vote se sont retrouvés sans surveillance par les partis car non déclarés par l'administration le jour du tirage au sort pour la répartition». Il ajoute dans son poste que «les agents de l'administration avec escorte de gendarmes ont commencé à récupérer les urnes au niveau de plusieurs communes de Bouira dès 17h00, soit bien avant les délais de clôture officielle et sans que les dépouillements ne soient faits sur place. À suivre». PT : «un coup d'Etat» contre la volonté du peuple Le parti des travailleurs dénonce «un coup d'Etat» contre la volonté du peuple. Dans une déclaration à la presse quelques minutes après l'annonce des résultats par le ministre de l'Intérieur, Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des Travailleurs, affirme que «ce ne sont pas les résultats du PT. On a suivi comment le taux de participation a augmenté dans l'après-midi. Après 16 heures, l'opération de bourrage et de hold-up a commencé. Nos contrôleurs ont été chassés de certains bureaux de vote. La SG du PT a ensuite dénoncé une fraude massive» lors du scrutin estimant que le taux annoncé de 38.25% a été «gonflé» avant d'affirmer que son parti va introduire des recours au niveau du Conseil constitutionnel. MPA, Jamel Maâfa : «J'accepte les résultats obtenus» Djamel Maâfa, candidat du parti du mouvement populaire algérien à Alger, a annoncé sur sa page Facebook avoir «échoué» à obtenir un siège dans la capitale. «Pour ma part, j'ai travaillé en mon âme et conscience sans lésiner sur aucun moyen. J'accepte ces résultats obtenus par notre parti et je félicite par là même tous les candidats gagnants». Fella Hamici et Thanina Benamer