Même si les différents programmes engagés par l'Etat pour endiguer ou du moins atténuer la tension qui caractérise le domaine de l'habitat en mettant en place, entre autres, l'ambitieux programme du logement rural qui a donné des résultants probants dans la wilaya de Tizi Ouzou surtout à cause de son relief accidenté, il n'en demeure pas moins qu'à chaque attribution de logements à caractère social, la tension surgit et se transforme, dans la plupart de sacs, en un dilemme auquel font face les commissions d'attribution qui sont vite inondées par des quantités de recours. Il faut dire que les opérations d'attribution se font souvent dans un climat électrique, tant la demande a toujours dépassé, et de loin, l'offre. Dans un passé récent, la question de logement social a été derrière de nombreuses actions de protestation à travers les différentes localités de la wilaya de Tizi ouzou qui a un énorme déficit en la matière. Si dans certaines localités, les attributions sont toujours en stand-by, dans d'autres, elles n'ont été tout simplement pas effectuées, car la plupart des logements sociaux réalisés depuis plus de dix années ont été tout bonnement squattés lors des douloureux évènements de Kabylie de 2001, et dont le nombre d'unité dépasse le millier. Dans d'autres par contre, les attributions étalent au grand jour la complexité de cette opération. C'est ce qui vient justement de se produire dans la localité de Boghni, au sud de Tizi Ouzou. Les représentants de l'APC de cette localité et ceux de l'Organisation nationale des Moudjahidine (ONM) qui siègent dans la commission d'attribution sont montés au créneau pour dire non à la présentation d'une nouvelle liste soumise à l'étude pour l'attribution de 94 logements sociaux. La proposition en question, selon une déclaration rendue publique par les contestataires, émane du chef de daïra. La liste initiale comptait 94 attributaires en plus de 12 demandeurs figurant sur la liste d'attente et l'ensemble des dossiers date de plusieurs années déjà. Mais voilà qu'une nouvelle liste de 126 attributaires fait son apparition avec, en sus, des cas non traités par la commission, est-il ajouté dans le même document. Le problème risque de se corser davantage, d'autant que les membres de la commission ayant refusé de siéger ne comptent guère revenir sur leur décision jusqu'à ce que la liste initiale soit retenue de nouveau.