La répartition des postes au sein des instances de l'Assemblée populaire nationale (APN) s'annonce très serrée, pour cette législature, maintenant que l'opposition tient à avoir des vice-présidents dans le bureau de la Chambre basse et à diriger des commissions. Aujourd'hui, il sera difficile au président de l'APN, Saïd Bouhadja, de trouver un accord entre les dix chefs de groupes parlementaires qu'il devrait rencontrer ce matin. Cette réunion qui «se tiendra vers 11 h», selon Djelloul Djoudi, du Parti des travailleurs (PT), aboutira à l'élaboration d'une liste de vice-présidents où sera représenté, proportionnellement au nombre de sièges qu'il détient à l'Assemblée, chaque groupe. Avant que celle-ci ne soit soumise à adoption lors de la séance plénière prévue dimanche prochain. Et c'est la bataille des coulisses avant l'heure à l'hémicycle Zighout- Youcef pour les neuf postes de vice-président. Idem d'ailleurs pour les douze commissions. L'opposition parlementaire, particulièrement le MSP et l'Union Ennahda, encouragée par les dispositions de la nouvelle Constitution qui lui accordent le droit de figurer dans les instances de l'APN, ne veut pas tout laisser au duo FLN-RND comme par le passé. Pour Lakhdar Benkhellaf, «il s'agit d'un droit constitutionnel que le président (Bouhadja, Ndlr) ne doit pas ignorer». Le chef du groupe parlementaire de l'Union Ennahda-Adala-Bina, estime qu'au moins un poste de vice-président leur revient, en plus de la présidence d'une commission. Et c'est le cas, explique-t-il, des autres groupes parlementaires (MSP, Indépendants et TAJ). Les 5 autres postes reviendront au FLN (3) et au RND (2). Dans ses calculs, le député se base sur la règle de 3, multipliant le nombre de sièges détenus par 9 et diviser le résultat sur 462. Suivant la même opération concernant les 12 commissions, le résultat donnera la présidence de 4 au FLN, 3 pour le RND et une pour chacun des groupes MSP, Indépendants, TAJ, Union Ennahda et le Front El Moustakbal. Benkhellaf a déjà menacé de «se retirer de toutes les instances au cas où les dispositions de la Constitution seraient violées en faveur des partis du pouvoir pour asseoir leur contrôle». «Ce mode de calcul est instauré depuis 1997», rappelle Benkhellaf, mettant en garde que «toute modification constituera une violation et une exclusion de l'opposition». De son coté, Djelloul Djoudi insiste sur les dispositions de l'article 13 du Règlement intérieur de l'APN qui précise que «les représentants des groupes parlementaires dégagent un accord, au cours d'une réunion tenue à l'initiative du président de l'Assemblée populaire nationale, sur la répartition des postes de vice-président au sein de leurs groupes proportionnellement à leur représentation». À défaut de cet accord, faut-il le mentionner, «les groupes représentant la majorité établissent la liste des vice-présidents conformément au critère convenu entre les groupes désirant participer au Bureau de l'Assemblée». Comprendre que c'est au FLN-RND-TAJ de choisir et d'établir la liste. «L'accord» devrait aussi concerner la nature de la ou des commissions qui seront contrôlées par chaque groupe. D'où les inquiétudes de l'opposition qui craint qu'«il y ait pression sur Bouhadja pour céder les commissions les plus importantes». On parle surtout de la commission des finances et du budget et de la commission de la défense. Enfin et à cette bataille entre partis politiques, s'ajoute celles en interne, à l'image de ce qui se passe au FLN où les Baha Eddine Tliba, Mohamed Djemai et même d'anciens ministres comme Boudjema Talai ou Abdelkader Ouali «se disputent, selon des sources fiables, les postes sous le tapis».