Washington tente d'imputer à Moscou la crise diplomatique qui secoue le Golfe. Malgré le tweet du président américain reconnaissant son implication dans la crise diplomatique, CNN tente de faire croire que le scandale diplomatique est l'œuvre de hackers russes. La crise diplomatique opposant l'Arabie saoudite, l'Egypte, les Emirats Arabes, et d'autres pays, au Qatar est due au financement du terrorisme par certains pays du Golfe, et également à la politique menée par le président américain dans la région. Le président américain qui a participé, il y a quelques jours, à une conférence arabo islamo américaine, en Arabie saoudite, a dénoncé le financement du terrorisme par certains pays de la région. L'annonce par l'Arabie saoudite de la rupture de la coopération diplomatique avec le Qatar, a été commentée par un tweet du président américain qui s'est félicité de la décision, tout en accusant l'Arabie saoudite de faire dans la diversion. Pour Washington, c'est l'appel lancé par le président américain en Arabie saoudite contre le financement du terrorisme qui est à l'origine de la crise diplomatique dans le Golfe. Le président américain qui estime que la crise diplomatique est le début de la fin de Daech, note qu'en accusant le Qatar l'Arabie saoudite tente de se disculper. La monarchie pétrolière est connue pour le financement apporté aux terroristes dans la région. L'Arabie saoudite n'est pas la seule monarchie à soutenir le terrorisme, mais ce pays ne peut se dire innocent. Exploitant la crise diplomatique, CNN tente d'impliquer Moscou dans une affaire qui ne concerne pourtant pas la Russie. Pour CNN la crise diplomatique est causée par des hackers de la Russie. La chaine de télévision américaine cite des sources officielles, et explique qu'en piratant l'agence d'informations du Qatar, les hackers de la Russie ont provoqué la crise diplomatique. L'implication de hackers russes dans l'attaque contre l'agence d'information du Qatar ne provenaient pas de sources officielles qataries, a annoncé l'ambassade de cet émirat du Golfe. Le Qatar a apporté un démenti aux allégations de CNN. Aucune source officielle qatarie n'a évoqué l'implication de «hackers russes» dans l'attaque contre l'agence d'informations du Qatar, précise l'ambassade de cet émirat en Russie dans une missive dont Sputnik a obtenu une copie. «Ces derniers temps, le Qatar a été au centre d'une attaque active. Les informations sur l'implication de hackers russes dans le piratage du site de l'agence de presse du Qatar, relayée par la chaîne américaine CNN, ne provenaient d'aucune source qatarie officielle», précise le document. La chaîne CNN, se référant à des sources proches du dossier, avait auparavant relaté que le FBI suspectait les «hackers russes» d'avoir piraté l'agence de presse du Qatar (QNA), ce qui a ensuite provoqué le scandale diplomatique actuel dans la région. Quant au Qatar, il ne s'est jamais officiellement adressé à l'ambassade russe à propos de «l'implication de hackers russes» dans le scandale diplomatique opposant Doha et un certain nombre de pays arabes. Commentant les déclarations de CNN, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré qu'il s'agissait de flux d'information de CNN sans lien avec la réalité. L'Arabie saoudite et les Emirats cherchent à punir le Qatar Derrière le scandale diplomatique qui entoure le Qatar depuis lundi, Christian Chesnot, journaliste à France Inter et spécialiste du Moyen-Orient, interviewé par Sputnik, voit l'intention des Emirats arabes unis et de l'Arabie saoudite de punir le Qatar. Dix pays, dont l'Arabie saoudite, Bahreïn et l'Egypte, ont coupé depuis lundi leurs relations diplomatiques avec le Qatar. Fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes. Derrière cette décision dont les conséquences pourraient rapidement être lourdes pour l'émirat gazier vu leur caractère excessif, se cacherait l'intention de Riyad et d'Abou Dabi de remettre le Qatar à sa place, prévient Christian Chesnot, journaliste à France Inter, spécialiste du Moyen-Orient et co-auteur du livre Nos très chers émirs. «L'idée pour les Emirats [arabes unis, ndlr] et l'Arabie [saoudite, ndlr] c'est vraiment de punir le Qatar, de le faire rentrer dans le rang», juge-t-il dans un commentaire à Sputnik. Et de rappeler que «l'Arabie saoudite et les Emirats ont une double obsession : l'obsession de l'Iran et l'obsession des Frères musulmans, et c'est vrai que depuis les Printemps arabes, le Qatar est sur le devant de la scène, et irrite ses cousins du Golfe», argumente l'expert. Et si certains, en cherchant à expliquer la situation qui s'est créée autour du Qatar, mettent en avant la visite de Donald Trump en Arabie saoudite, les 20 et 21 mai, pour Christian Chesnot, cette visite ne fait pas tout. Selon lui, l'élection de Trump a donné «un petit peu des ailes à l'Arabie saoudite et aux Emirats», qui étaient fâchés sous l'ère Obama qu'ils ne jugeaient pas fiable pour défendre leurs intérêts sur l'Iran, la Syrie et une série d'autres dossiers. « Avec Trump, il y a une nouvelle séquence diplomatique qui est en train de se mettre en place et donc l'Arabie saoudite essaie de tirer parti de cette nouvelle donne, les Egyptiens aussi», a-t-il conclu. Le scandale diplomatique autour du Qatar a éclaté lundi dernier. Quatre pays — Bahreïn, l'Arabie Saoudite, l'Egypte et les Emirats arabes unis — ont annoncé le 5 juin rompre leurs relations diplomatiques avec le Qatar, expulser des diplomates et d'autres personnalités et suspendre des vols à destination de l'émirat gazier. Les quatre pays reprochent à Doha de «déstabiliser la situation en matière de sécurité» et de «soutenir le terrorisme», y compris les groupes terroristes Al-Qaïda et Daech au Yémen. Le chef de la diplomatie qatarie a déclaré que son pays ne prendrait pas de mesures en réaction à ce boycott. Dans les jours qui ont suivi, plusieurs autres pays ont suivi l'exemple, dont les Maldives, Maurice et la Mauritanie.