L'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Bahrein et l'Egypte ont confirmé officiellement hier, avoir reçu les «réponses» du Qatar à propos des «requêtes» qu'ils lui ont adressées. Ils n'ont toutefois pas précisé la teneur du message de l'émirat, qui avait qualifié ces demandes d'«irréalistes et irrecevables». «Le ministre Adel al-Ju-beir a reçu du ministre d'Etat koweïtien Cheikh Mohammad al-Abdullah al-Sabah la réponse officielle du Qatar concernant les demandes des pays qui le boycottent», a confirmé le ministère saoudien des Affaires étrangères sur son compte Twitter. «Quatre pays ont reçu la réponse du Qatar avec la médiation du Koweït, avant la fin du délai prolongé [de l'ultimatum] qui a été demandé par Son Altesse cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, émir du Koweït», d'après la déclaration conjointe. «La réponse conjointe sera publiée en temps voulu», peut-on encore lire. L'Ara-bie saoudite, les Emirats arabes unis, le Bahrein et l'Egypte avaient annoncé le 5 juin la rupture de leurs relations diplomatiques avec le Qatar, accusant l'émirat, entre autres, de soutien au terrorisme et de relations trop proches avec l'Iran. Ces pays avaient ensuite envoyé au Qatar une lettre officielle contenant treize requêtes précises, dont celles pour Doha de cesser son soutien aux Frères musulmans, de fermer la chaîne d'informations en continu Al-Jazeera ou de réduire ses relations avec Téhéran. Dimanche soir, ils avaient prolongé de quarante-huit heures leur premier ultimatum de dix jours lancé à Doha pour que l'émirat réponde à ces demandes, après une sollicitation du Koweit, pays médiateur dans cette crise. «Les quatre pays ont bien reçu la réponse du Qatar, via le Koweït, et ce avant la date limite fixée. Il y sera répondu en temps et en heure», a tweeté hier matin le ministère saoudien des Affaires étrangères. Les chefs de la diplomatie de ces quatre pays devaient se rencontrer hier au Caire, afin de discuter de la suite à donner à cette affaire. Depuis Londres le chef de la diplomatie du Qatar, Mohamed ben Abderrahmane Al-Thani, a appelé «au dialogue» avec ses voisins pour résoudre la crise du Golfe. «Le Qatar continue à appeler au dialogue», a déclaré le ministre lors d'un discours devant le groupe de réflexion Chatham House, tout en accusant l'Arabie saoudite et ses alliés dans la région, a-t-il dit, d'«exiger que nous abandonnions notre souveraineté pour lever le siège» visant son pays depuis la mi-juin.