Laila Aoudj est la directrice artistique des Rencontres cinématographiques de Béjaïa (RCB). Elle est également responsable d'une boîte de communication et d'audiovisuel. Dans cette interview qu'elle nous a accordée, elle nous parle de cette nouvelle édition des RCB, très attendue par les cinéphiles et qui se tiendra du 9 au 15 septembre courant. Le Temps d'Algérie : La 15e édition des Rencontres cinématographiques de Béjaïa va s'ouvrir dans une semaine. Pouvez-vous nous dire comment se déroulent les préparatifs ? Laila Aoudj : Les RCB se préparent toujours plusieurs mois avant l'événement. Afin de répondre à la demande grandissante du public bougiote en termes de programmation cinématographique, l'appel à la participation est lancé au moins 5 mois avant l'événement, ce qui nous laisse le temps de visionner les 450 films reçus (un record pour nous en termes de nombre de films reçus) et de faire une programmation à la hauteur des attentes du public. Nous avons également le Béjaïa Film Laboratoire qui prend de l'ampleur chaque année, c'est un pôle important des RCB. Il s'agit d'octroyer des aides à l'écriture et au montage à des réalisateurs algériens, marocains et tunisiens qui auront postulé préalablement aux bourses d'aide à l'écriture «Hafid Tamzali» et finitions «Mouny Berrah». Parallèlement à ce travail de programmation et d'aide aux films, un travail d'organisation colossal est effectué par une vingtaine de jeunes bénévoles de l'association Project'heurts organisatrice des RCB. Cette année, beaucoup de festivals et de rencontres culturelles seront annulés ou reportés à cause de la crise économique. Est-ce que les RCB sont touchés par cette crise ? Effectivement, cette année nous sommes à la 15e édition. Cela fait 15 ans que les RCB se déroulent sans interruption. Symboliquement, c'est une édition importante pour nous, car nous pouvons dire que nous sommes aujourd'hui la plus ancienne manifestation cinématographique du pays. Vous savez, nous sommes chaque année confortés aux problèmes budgétaires (pas uniquement en période de crise), mais grâce à nos soutiens ainsi qu'à la volonté de notre équipe à maintenir ces RCB, elles continuent de perdurer. Sur quelle base avez-vous procédé à la sélection des films qui vont participer cette année ? Encore une fois, de la même manière que les années précédentes. Une commission de sélection se charge de visionner et de sélectionner les films. 26 sur 30 films sélectionnés passent en avant-première algérienne, c'est-à-dire qu'ils n'ont jamais été projetés en Algérie. Nous essayons de partager avec le public des films que nous avons appréciés ou qui nous auront intrigués, des films qui susciteront des discussions et des échanges intéressants entre le public et les auteurs. C'est également l'occasion de faire découvrir au public des démarches cinématographiques singulières. Vous avez prévu de projeter En attendant les dirondelles de Karim Moussaoui en ouverture des rencontres. Est-ce un clin d'œil pour la jeune génération de réalisateurs algériens qui fait de très beaux films ? En attendant les hirondelles est naturellement un film attendu par le public algérien, nous avons pensé qu'il serait intéressant de le programmer en ouverture. Pour ce qui est du clin d'œil, je pense que l'événement RCB est en soi un clin d'œil au cinéma, qu'il vienne d'ici ou d'ailleurs.