Les habitants des localités Inesmane, Maâdhi et Ighil Oumenchar, situées à quelques encablures au nord de chef-lieu communal de Taghzout, 09 km au nord de Bouira, descendent dans la rue pour crier à la marginalisation et la hogra. Ils ont procédé hier matin à la fermeture du siège de l'APC pour se faire entendre de la part des autorités de la wilaya et leur faire part de la misère qu'ils vivent dans ces localités rurales depuis de longues années. Les villageois rencontrés hier devant le siège de la mairie ont affirmé que le président de l'APC, pourtant interpellé à maintes reprises à ce sujet, n'a pas tenu tous ses engagements. «Nous avons envoyé plusieurs requêtes au président d'APC. Les représentants des villageois d'Inesmane sont même venus le rencontrer dans son bureau où ils ont discuté de l‘ensemble des points figurant dans la requête. Nous n'avons pas demandé de grands projets nécessitant de grosses sommes d'argent mais juste l'essentiel. Mais rien n'a été fait jusqu'à aujourd'hui», a déclaré le porte-parole des villageois. Pour le cas du village Inesmane, les habitants font état d'un manque criard des commodités de vie décente. La localité ne connaît aucun véritable changement et ce depuis 1956, l'année durant laquelle l'armée coloniale a fait venir les habitants de Helouane, commune de Bounouh dans la wilaya de Tizi Ouzou, après avoir rasé leur village. «Nous vivons dans une situation catastrophique à Inesmane. Mis à part les poteaux électriques et ce qui reste du bitume de la route déjà dégradée, rien n'a changé dans notre village depuis 1956», ajoute le représentant des protestataires. Face au cri de détresse des habitants, les autorités locales à leur tête l'APC n'ont pas cessé de faire la sourde oreille. «L'école primaire est dégradée et les eaux de pluie s'infiltrent à l'intérieur, les fenêtres ne s'ouvrent pas. Le mur de clôture n'a pas été réalisé en entier. Nous avons saisi le maire pour intervenir, en vain. Il ne veut pas venir en aide à nos écoliers», a-t-il ajouté. Ce dernier souligne que le P/APC fait dans le régionalisme. «Car, affirme-t-il, les localités à forte population sont bien servies, et ce pour des raisons purement électoralistes, mais dans d'autres localités, il n'y a rien. Ainsi, le centre de santé du village est dépourvu de tout». Les protestataires affirment que l'infirmière, la seule d'ailleurs à faire fonctionner ce centre, fait tout son possible pour répondre aux besoins des villageois. «Nous avons convaincu une femme médecin de venir dans ce centre une journée par semaine, mais à cause de la dégradation et l'impraticabilité de la route menant au village, elle a arrêté de venir. Le P/APC est au courant de tout. Il faut savoir que le réseau routier de ces trois localités n'est pas praticable», souligne le porte-parole des villageois, qui assure que c'est la première fois que les habitants d'Inesmane ferment le siège d'APC de Taghzout. «Nous avons toujours réclamé nos droits de façon civilisée. Mais aujourd'hui, les responsables locaux nous poussent à sortir dans la rue», dit-il. En outre, le problème du réseau d'assainissement se pose toujours à Inesmane. Depuis 2008, une fuite des eaux usées n'a pas été colmatée par les services de l'APC. Lors d'une réunion qui a eu lieu hier entre les représentants des villageois et le chef de daïra de Haïzer, ce dernier a promis que les problèmes urgents notamment le réseau d'assainissement, l'école et le centre de santé seront pris en charge dans deux ou trois jours.