Ces parlementaires, pourtant issus de l'urne, paient pour leurs positions pendant l'élection présidentielle. Un véritable scandale au FLN ! Ce scandale se situe dans la remise en cause par la direction provisoire du FLN, des résultats de l'élection tenue, le 1er juillet dernier, par le groupe parlementaire du parti, élection portant sur le renouvellement des structures de l'assemblée populaire nationale (APN). Cette remise en cause des résultats de l'urne s'est faite par le recours à l'exclusion de certains députés pourtant élus démocratiquement. Azzouz Nasri, député de Sétif, ex-président de la Cour suprême et ancien membre du conseil constitutionnel, a été la première victime de cette mise à l'écart. Sa marginalisation des structures de l'institution législative a été une grande surprise pour l'ensemble des parlementaires de l'assemblée populaire nationale rencontrés hier. Et pour cause, il a été placé tête de liste des élus de l'ensemble des wilayas de l'est en totalisant quatre- vingt-dix-huit voix. Même lui affirme, en soutenant que “c'est une grosse surprise pour moi ainsi que pour la majorité des députés et surtout ceux qui ont voté pour moi de me voir ainsi écarté des structures de l'APN alors que j'ai été élu”. Selon lui, il y a eu incontestablement “une violation de l'urne”. Il expliquera encore que sa marginalisation s'apparente à “un règlement de compte lié à l'élection du 8 avril”. “Je considère, ajoute-t-il, que mon exclusion n'est pas seulement des structures de l'assemblée nationale, mais également du FLN”. La vacance du siège de Nasri a permis le placement de Tahar Khawa, député de Batna et animateur du mouvement dit de “redressement”, élu par ailleurs avec soixante-dix-sept voix. Abdelkader Zidouk est le deuxième député mis à l'écart. Ce parlementaire de Aïn Defla a été élu avec soixante et onze voix et placé en troisième position dans les wilayas du Centre. Son éviction s'est faite au profit du député Abdelmalek Grin de M'sila qui a totalisé soixante-dix-neuf voix. La désignation de Grin n'a été par ailleurs possible qu'avec le “déplacement” de M'sila traditionnellement connue comme étant une wilaya de l'est vers le centre du pays. Le troisième parlementaire marginalisé est une femme. Mimouna Nouar, députée de Mostaganem, qui a été classée troisième sur la liste dans la région de l'ouest en totalisant soixante- treize voix. Rencontrée, hier, au siège de l'APN, Mimouna dit ne pas comprendre les raisons qui ont présidé à son éviction : “je suis étonnée d'apprendre, aujourd'hui, mon élimination alors que j'ai été élue par l'urne. J'ai été à Beyrouth du 8 au 10 juillet pour assister à un congrès mondial sur les problèmes de la femme. Il se trouve que lors de ce congrès, la femme algérienne a été présentée comme un exemple de la participation des femmes dans la vie politique. Mais en revenant, à Alger, j'ai été surprise de me voir écartée,” explique-t-elle, déçue avant d'ajouter : “je suis fière de mes pairs qui ont placé en moi leur confiance en m'élisant.” Pour la région du Sud, c'est Moulay El Hachmi de Béchar qui a été écarté. Placé en troisième position au sud, cet ancien membre du bureau politique du FLN, issu du huitième congrès, a été élu pour rappel avec quatre-vingt-quatre voix . Il faut dire que ces exclusions auraient été décidées, lundi dernier, à l'issue d'une réunion tenue au siège du FLN en présence de Abdelkrim Abada, Salah Goudjil, Abdelaziz Belkahem et Saïd Bouhedja. C'est ce quatuor qui a avalisé la liste actuelle des députés devant occuper des postes de responsabilité à l'APN. Leur exclusion s'explique par leurs critiques acerbes à l'endroit du candidat Bouteflika lors de la dernière campagne électorale. Il faut dire également, que cette violation de l'urne, par les instances dirigeantes du FLN, a fortement choqué la majorité des députés du parti, rencontrés hier. un tournant décisif dans la vie du parti de la majorité. N. M. Tayeb Ferrahi élu représentant de l'APN au conseil constitutionnel Le député FLN, Tayeb Ferrahi, a été élu hier, lors de la séance plénière, représentant de l'APN au Conseil constitutionnel avec 115 voix. Son concurrent, Réda Benounnan, également du FLN, a totalisé 108 voix. Soit un écart de sept voix entre les deux députés. Malgré l'émergence de Ferrahi, les résultats de cette élection sont considérés comme une victoire pour Réda Benounnan, qui a été menacé d'exclusion par son parti au cas où il maintiendrait sa candidature à cette élection. Elle est aussi une victoire pour Benounnan compte tenu du nombre de voix qu'il a totalisé alors qu'une instruction du FLN enjoignait les députés à voter pour Ferrahi et que toutes les voix du RND ont été reportées sur lui. Hier, Benounnan affichait une mine souriante à l'issue de cette élection. N. M.