Ardemment souhaité par Hillary Clinton, qui a mis en cause le lobby des armes à feu après la fusillade sanglante de Las Vegas, le débat sur le deuxième amendement ne sera pas ouvert par la Maison Blanche, qui estime que cela serait «prématuré». Quelques heures après la fusillade de Las Vegas revendiquée par Daech qui a fait au moins 58 morts et plus de 500 blessés le 2 octobre, Washington a refusé de mettre la question de la législation sur les armes à feu au centre du débat. «Aujourd'hui est une journée pour consoler les survivants et pleurer ceux que nous avons perdus», a noté la porte-parole de Washington, Sarah Huckabee Sanders. «Il y a une enquête en cours. Les motivations du tireur restent à déterminer. Il serait prématuré de parler de politique quand nous ne connaissons pas tous les faits», a-t-elle ajouté, alors que les enquêteurs américains restent réservés sur la revendication de Daech. Sarah Huckabee Sanders a en outre précisé que l'administration Trump ne souhaitait pas créer de lois qui, selon elle, ne permettraient de toute façon pas d'empêcher ce genre de tragédie. Face à la multiplication des fusillades ces dernières années, la question de la législation sur les armes à feu et leur possession (le deuxième amendement de la Constitution des Etats-Unis stipule qu' il ne pourra être porté atteinte au droit du peuple de détenir et de porter des armes, s'invite régulièrement dans le débat public américain. Ex-rivale de Donald Trump lors de la présidentielle, Hillary Clinton a mis en cause la National Riffle Association (NRA), puissant lobby en faveur de la vente d'armes à feu aux Etats-Unis, après cette tragédie. «La foule a fui au son des tirs : imaginez le nombre de morts si le tireur avait possédé un silencieux, dont la NRA veut faciliter l'achat», a-t-elle écrit sur Twitter. «Il est très facile pour [Hillary] Clinton de critiquer, mais il faut se rappeler que la seule personne qui a du sang sur les mains est le tireur, et ce n'est pas le moment de s'en prendre à des individus ou à des organisations», lui a répondu Sarah Huckabee Sanders. Le président américain Donald Trump, qui s'est toujours posé en farouche défenseur du deuxième amendement de la Constitution, n'a pour sa part pas cherché à entrer dans la polémique. Il s'est contenté d'un sobre hommage aux victimes, en observant une minute de silence dans les jardins de la Maison Blanche. Stephen Paddock, un homme de 64 ans a ouvert le feu depuis le 32e étage de son hôtel sur une foule qui assistait à un concert en plein air à Las Vegas. Il a tué au moins 58 spectateurs avant de se donner la mort, dans ce qui est désormais la fusillade la plus meurtrière de l'histoire moderne des Etats-Unis. La police a retrouvé au moins huit armes à feu dans sa chambre d'hôtel après les faits. L'attaque a été revendiquée par Daesh via son agence de propagande, mais les enquêteurs américains conservent des doutes sur cette revendication.