L'actuel président de cette instance, fortement contesté, pourrait faire les frais de cette opération. Depuis le dernier processus électoral des fédérations sportives, certaines traversent des zones de turbulences. Après la Fédération algérienne de boxe avec le retrait de confiance au président Mohamed Nehassia par le bureau exécutif, voilà qu'une autre la Fédération de taekwondo, olympique de surcroît, subit le même sort que celui de la boxe ; c'est un cheminement logique qui semble a priori, inévitable. Entaché par la Fédération algérienne de karaté qui se voit sanctionnée par l'instance internationale, le sport algérien continue de broyer du noir. Le fameux règlement qui permet aux membres du bureau exécutif de retirer la confiance au président et lequel stipule que 50% et un membre peuvent retirer la confiance au président, semble en être la raison de cette cacophonie, une donne qui ne peut garantir le mandat pour un président. Cela dit, et au train où vont les choses, le risque de voir un président élu chaque année est grand. A 30 mois des prochains Jeux olympiques de Tokyo, c'est une situation qui complique le schéma du plan de charges de nos sportifs, et dont la performance nationale n'en a réellement pas besoin. Pour certains acteurs, «l'on s'attendait à cela et ce n'est guère fini ; ce sont les conséquences des dernières élections des fédérations sportives, lesquelles commencent par ramener leur lot de déceptions». Pourtant, les membres de la Fédération de taekwondo, souvent, ont adopté à l'unanimité la mise en conformité de leur instance avec des statuts qui permettent l'avancée de cette pratique dérivée du karaté d'où le nombre de licenciés dépasse celui des footballeurs. «Nous sommes déterminés à destituer le président» Pour leur part, les membres du bureau exécutif de la Fédération algérienne de taekwondo (ATF) devraient recevoir une réponse de la part du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) avant la fin de la semaine pour provoquer une assemblée générale extraordinaire (Agex) visant le retrait de confiance au président actuel Abdelhak Tiabi, dira Mohamed Abdou Boularaf, membre fédéral. «Dix membres du bureau fédéral et d'autres personnes sont déterminés à destituer le président actuel. On ne s'est pas réunis depuis sa réélection pour un second mandat à la tête de l'instance fédérale, soit depuis le mois de mars passé. Jusqu'à maintenant, chacun de nous ignore ses tâches, sans oublier le doute semé après le gel des compétitions nationales dans toutes les catégories et les réunions d'évaluation. Le ministre de la Jeunesse et des Sports nous a promis une réponse avant la fin de la semaine pour nous donner le feu vert afin d'organiser une Agex et retirer la confiance au président». Tout récemment et lors de la Coupe de l'ambassadeur qui s'est tenue récemment à la salle Harcha-Hacène (Alger), en présence de l'ambassadeur sud-coréen en Algérie, Park Sang-Jin, et le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali, il a été constaté l'absence de plusieurs ligues à cet événement. «Les ligues de taekwondo d'El-Tarf, Skikda, Annaba, Oum El-Bouaghi, Mila, Constantine, Batna, Biskra, Oran et Blida ont été absentes lors de la Coupe de l'ambassadeur, alors que les ligues d'Alger et de Tizi Ouzou étaient présentes avec deux clubs chacune sur les 17 et 15 qu'elles comptent respectivement», a précisé Boularaf, ajoutant que les arbitres nationaux et internationaux ont été écartés à cette occasion pour laisser place à des arbitres de ligues. Malgré le soutien de l'ambassade sud-coréenne pour la discipline, le niveau du taekwondo en Algérie ne cesse de reculer ces dernières années, enregistrant de mauvais résultats sur les scènes africaine et internationale. «C'est une histoire montée de toutes pièces» Un autre son de cloche, celui du président de la Fédération algérienne de taekwondo, Abdelhak Tiabi. Pourquoi ce réveil plutôt brusque des membres de son bureau exécutif ? Il nous dit : «Les membres se sont soulevés contre moi pour une histoire banale, une décision technique et organisationnelle, laquelle les a mis dans tous leurs états, alors que l'on pouvait facilement éviter de rentrer dans certains détails, lesquels ont provoqué ce conflit. Ils disent aussi que je prends des décisions unilatérales. C'est faut ; pourquoi ils ne l'ont pas fait depuis, alors que je suis à la tête de la FA tekwondo voilà quatre années». Interrogé sur la position de la tutelle, il rétorque : «Une réunion avec le ministre s'est tenue et ce dernier veut voir arriver la situation pour prendre une quelconque décision. En revanche, j'ai entendu des vertes et des pas mûres de la part de certains membres. D'autres répliquaient que le président de la fédération ne disait pas bonjour, ou ne nous a pas fait part d'une décision privée, ou encore, habitait Bouira. Des futilités qui ne servent pas la pratique du taekwondo. C'est mon second mandat ; j'ai été plébiscité pour le bien de la discipline, sans jamais avoir de problèmes. Aujourd'hui, je vois que tout est sombre pour moi». Enfin, à une question sur les raisons qui ont poussé les membres à agir de la sorte, il conclut : «Je ne sais pas pourquoi. En tout cas, c'est seulement la ligue d'Alger et celle de Tizi-Ouzou qui sont à l'origine de cette pression. Ce qui me met dans tous mes états, c'est qu'ils se sont soulevés subitement et en majorité à vouloir me retirer la confiance, poussés probablement par une pression quelque part. Je ne sais pas…». Par ailleurs et au lendemain de la suspension de Mohamed Nehassia, ex-président de la FAB, par le MJS, quel sort est-il réservé pour l'actuel président de la Fédération algérienne de taekwondo, Abdelhak Tiabi ? On sera incessamment fixés sur cette affaire.