Après une année de travail et d'efforts, les médecins résidents en 2e année tronc commun de chirurgie, de trois wilayas (Alger, Tizi-Ouzou et Blida), sont déclarés ajournés. L'intransigeance des responsables des CPRS d'orthopédie et de chirurgie infantile (CCI) à organiser des examens sanctionnant, contrairement aux autres régions du pays, se trouve confrontée à la détermination des concernés à les boycotter. Les 189 médecins résidents demandent au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique d'intervenir. Après deux mois d'actions de protestation, c'est le pourrissement ! En effet, et après avoir boycotté les précédents examens d'orthopédie et de CCI, organisés les 20 et 27 septembre, «le conseil pédagogique régional de spécialité d'orthopédie a déclaré ajournés l'ensemble des résidents, tandis que celui de CCI a décidé de réorganiser l'examen, le 18 octobre prochain», apprend-on auprès de sources sûres. Deux décisions qui ont choqué ces médecins résidents de chirurgie générale, chirurgie pédiatrique, chirurgie thoracique, chirurgie maxillo-faciale et chirurgie plastique, des wilayas d'Alger, Tizi-Ouzou et Blida. «Il faut que le ministre de l'Enseignement supérieur réagisse en urgence car on est en fin d'année», estime un des délégués qui s'exprime sous couvert d'anonymat. La situation est confuse puisque les résidents ont décidé d'ores et déjà de boycotter encore l'examen du 18 octobre. Pour eux, il n'est pas question qu'ils soient soumis à un examen alors que leurs camarades de l'Est et de l'Ouest en sont dispensés. Leur revendication porte sur la révision de la loi les considérant comme des résidents de tronc commun pour, disent-ils, «mettre fin à l'anarchie». «Une position que partagent d'ailleurs des professeurs chefs de services et responsables de CPRS, à l'exception de ceux d'orthopédie et de CCI», affirment nos sources qui expliquent que le tronc commun en 2e année concernait dans le passé les spécialités biologiques. Pour la chirurgie, professeurs et résidents s'accordent à dire que la deuxième année fait partie intégrante de la formation. Jusqu'à présent, le flou entoure l'avenir des médecins résidents des trois wilayas, au moment où les deux CPRS précités maintiennent leurs décisions contre vents et marées. Mais, même en suivant leur logique, s'indignent les résidents, l'article 10 de l'arrêté n°1137 du 04 novembre 2015, portant organisation et modalités d'évaluation et de progression du cycle de formation en vue d'obtention du diplôme d'étude médicales spéciales (DEMS), stipule que «dans les spécialités comportant un tronc commun de 2 ans, l'examen de deuxième année est national». C'est dire de la confusion née de la définition du tronc commun l'incapacité de la faculté de médecine, du CPNS et du ministère de tutelle à statuer, laissant livrés à eux-mêmes et face au «diktat» de certains chefs de service, de futurs chirurgiens qui n'ont rien demandé si ce n'est l'amélioration de la qualité de leur formation. Pire, selon nos sources, «le CPRS de CCI n'a pas renouvelé son mandat depuis le mois de mai dernier». Son président «n'a, de ce fait, aucune autorité à faire valoir dans cette affaire», affirment-elles. Hier, les médecins résidents ont improvisé un rassemblement à l'intérieur de la faculté d'Alger, et ont demandé à voir le doyen de la faculté de médecine et le recteur de l'université d'Alger. Affaire à suivre…