Lors de son intervention à l'APN, vendredi, le ministre des Finances Abderrahmane Raouya a annoncé la création d'une banque algérienne à l'étranger. M. Raouia a évoqué ce projet en expliquant que la banque se chargera de la collecte de l'épargne de la communauté nationale. D'autre part, concernant les produits islamiques au niveau des banques, le ministre a souligné que la loi sur la monnaie et le crédit consacre le principe de création d'une banque publique qui permettra à ces institutions financières d'assurer des produits de ce genre à leurs clients comme cela est en vigueur dans la banque Al Baraka et la Banque Al Salam. Les banques publiques devront proposer ces produits dans un avenir proche, soit avant la fin de l'année en cours, notamment la CNEP Banque, la BDL et la BADR. Il a souligné que la rationalisation des dépenses nationales constituait «un impératif» pour toutes les économies en toutes circonstances, précisant que «la démarche du gouvernement vise la rationalisation des dépenses nationales et la réalisation de la croissance économique». Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouia a affirmé que le recours au financement non conventionnel permettra d'assurer des ressources de financement supplémentaires à l'économie nationale, ajoutant qu'il sera renoncé à ce mécanisme dès que les conditions financières le permettront. En réponse aux préoccupations des députés de l'Assemblée populaire nationale (APN), dans le cadre des débats autour du projet de loi sur la monnaie et le crédit, le ministre a souligné que cette loi «intervient dans un contexte interne et externe spécial». Le projet de loi portant amendement de la loi sur la monnaie et le crédit a pour objectif d'autoriser la Banque d'Algérie, à titre exceptionnel et durant une période de cinq ans, à procéder à l'achat direct de titres émis par le Trésor, en vue de couvrir les besoins de financement du Trésor, du Fonds national de l'investissement et de financer le remboursement de la dette publique interne, et le rachat de la dette bancaire de Sonelgaz et de la Sonatrach. M. Raouia a expliqué qu' en recourant au financement non conventionnel, le gouvernement tend à assurer un moyen de financement supplémentaire en vue de poursuivre la réalisation des projets de développement. Il a ajouté que ce mécanisme sera appliqué pour une durée de cinq ans maximum, rappelant que «l'objectif est de réaliser l'équilibre budgétaire tout en poursuivant les efforts de développement, sachant qu'il sera renoncé à ce mécanisme dès que la situation financière le permettra». Le déficit budgétaire enregistré est dû aux «grandes» dépenses effectuées par l'Etat depuis le début du millénaire à travers le lancement d'un programme ambitieux d'investissements publics pour rattraper le retard structurel et renforcer la croissance économique, permettant ainsi la réalisation des quatre programmes économiques engagés depuis 2001, a-t-il noté. Le financement non conventionnel sera destiné «exclusivement» au financement des projets de développement de l'investissement, a soutenu le ministre, ajoutant que sera appliqué dans le cadre des lois de finances soumises et débattues annuellement devant le parlement. Concernant le contrôle du financement non conventionnel, le ministre a déclaré qu'il sera assuré à travers un suivi sur le terrain par une commission installée par le ministère des Finances. La Banque d'Algérie assurera également le suivi de l'impact de ce mécanisme sur la masse monétaire, le niveau d'inflation, la liquidité bancaire et le prix de change, pour «une utilisation optimale de ce financement exceptionnel», a encore précisé le ministre des Finances.