Le projet de loi de finances 2018, adopté par le Conseil des ministres, mercredi dernier, représenterait une «garantie» de la stabilité économique au pays, mais donne également une image d'un pays financièrement «stable». Contrairement à certaines analyses de nombre d'experts et partis politiques, qui ont vivement critiqué le projet de la loi de finances en raison d'une possible hausse inflationniste et l'affaiblissement du pouvoir d'achat des citoyens, Abderrahmane Benkhalfa, expert et ex-ministre des Finances, voit ce projet de loi un facteur «stabilisateur», sur le plan économique et social aussi. Contacté par nos soins hier, notre interlocuteur a expliqué que «le PLF 2018 adopté par le gouvernement, donne une image d'un pays stabilisé financièrement». Selon lui, «le maintien de la dépense publique dénote de la stabilité de la ligne budgétaire du pays et de sa dépense fiscale, également». Benkhalfa a indiqué que «ce sont les pays qui adoptent de grands changements au niveau des budgets, qui donnent une image dégradée de leur économie. Or ce n'est pas notre cas» a-t-il souligné, avant d'ajouter : «on doit maintenir ce niveau de stabilité, pour préserver cette image à l'avenir». Il a précisé à ce propos, que dans ce projet de loi de finances, «le budget d'équipement a été presque multiplié par deux, alors que l'entretien de l'emploi, la dynamique locale, sont maintenus. Le niveau des transferts sociaux a même augmenté de 8% et les impôts à large application ne sont pas touchés. C'est-à-dire, il n'y a pas eu une surpression fiscale». Benkhalfa a assuré également que la loi de finances représente «une loi qui stabilise pour la mise en place d'une structuration économique». Pour ce qui est de l'impact négatif qu'elle puisse avoir sur le pouvoir d'achat des citoyens, Benkhalfa assurera qu'elle maintient les dépenses publiques à son niveau actuel, donc elle «ne perturbe pas beaucoup le pouvoir d'achat des Algériens». Pour ce qui est des taxes et impôts imposés sur certains produits comme l'essence, le tabac, le café ou sur la fortune, l'expert a souligné qu'il s'agit là de «petits impôts». Selon lui, les grands impôts comme la TVA, IRG, IDS, n'ont pas été touchés, par conséquent, le risque de perturbation du pouvoir d'achat est minime. Benkhalfa a toutefois, estimé que le pays ne peut plus continuer sur cette trajectoire budgétaire plus de deux années. Selon lui, cette loi permettra de maintenir durant cette période le pouvoir d'achat du citoyen, sans nier pour autant, son impact direct et une possible spéculation sur les prix de certains produits. Sur d'autres plans, Benkhalfa relève le caractère «exceptionnel» de cette loi de finances est qui ne durera que deux années, comme l'a déjà annoncé le président de la République. «L'instruction du chef d'Etat c'est de revenir progressivement à l'équilibre dès 2019, permettant de mettre en place, les réformes structurelles de l'économie» a-t-il souligné. Les choses étant stabilisées, il faudrait aller au-delà de la préservation du pouvoir d'achat et de la paix sociale, «il faut que d'ici 2019, les réformes économiques soient implantées très rapidement. «Nous sommes dans une période de transition qui oblige un traitement structurel de l'économie, lui permettant d'avoir des ressources productives et ne plus se baser sur les ressources budgétaires ou monétaires» a-t-il expliqué. «Nous avons un répit de deux ans, pour que la croissance continue et que le développement continue» a-t-il relevé. Ceci comprend l'inclusion fiscale de l'informel, les dossiers de subventions.