Le chef de l'exécutif catalan Carles Puigdemond a noté, hier, au parlement de la communauté autonome, que les Catalans ont dit oui à l'indépendance et que la Catalogne devait devenir un Etat indépendant. Toutefois, il a proposé de suspendre la proclamation d'indépendance pour discuter avec les autorités espagnoles. La Catalogne doit proclamer son indépendance, a noté hier le chef de l'exécutif catalan Carles Puigdemont s'exprimant lors d'une séance plénière du parlement de la communauté autonome. «La Catalogne a gagné le droit d'être un Etat indépendant, d'être écoutée et respectée. Etre écoutée, c'est possible, on l'a vu ces dernières semaines. Le oui à l'indépendance a gagné par majorité absolue. Le seul langage c'est le «oui» à l'indépendance», a indiqué M.Puigdemont. C'est après un retard que le chef de l'executif catalan a prononcé son discours. Hier, des partisans de la région espagnole, dont certains venus en tracteur, se retrouvaient dans les rues de Barcelone. Alors que le président de la Catalogne s'apprêtait à faire un discours très attendu hier au soir, par lequel Madrid redoute qu'il ne proclame l'indépendance de la région, ses soutiens ont organisé un rassemblement dans les rues de Barcelone. Plusieurs Catalans sont venus sur leurs tracteurs, ornés de drapeaux indépendantistes. Une trentaine de voitures sont venues stationner devant l'arc de triomphe. Barcelone est sous haute surveillance policière. Les alentours du parlement, où doit avoir lieu le discours de Carles Puigdemont, ont été bouclés dès la matinée. Des hélicoptères sillonnent le ciel de la ville. Après l'élection, qui a vu une majorité de votants exprimer leur volonté d'obtenir une indépendance de la Catalogne, le gouvernement espagnol a multiplié les mises en garde à l'encontre des indépendantistes catalans. Alors que le président de la région, Carles Puigdemont, doit prononcer un discours le 10 octobre au soir, Madrid aurait d'ores et déjà prévu de l'arrêter s'il proclamait l'indépendance. En marge de la mobilisation, des partisans de l'unité de l'Espagne avaient appelé à un contre-rassemblement. Dans celui-ci, des opposants à l'indépendance s'en sont pris à des partisans de l'indépendance de la Catalogne. La police anti émeutes est finalement intervenue, séparant les deux groupes de manifestants. Le gouvernement catalan fermera la porte au dialogue avec Madrid en cas de proclamation d'indépendance, prévient l'ambassadeur d'Espagne en Russie. Si les autorités catalanes finissent par proclamer l'indépendance de la province envers Madrid, cela fermera la porte au dialogue avec Madrid, a noté l'ambassadeur espagnol à Moscou Ignacio Ibáñez. Les portes sont ouvertes pour le dialogue, mais ce qui est le plus important aujourd'hui, c'est que le gouvernement catalan renonce à sa politique. Si le parlement de Catalogne proclame unilatéralement son indépendance, il fermera la porte au dialogue de sa propre main, a expliqué le diplomate, cité par Russia Today. Hier, le président de la Généralité de Catalogne, Carles Puigdemont, pourrait inviter le parlement régional à proclamer sans délai l'indépendance de la région en s'appuyant sur l'élection d'autodétermination qui s'est tenu le 1er octobre dernier. Lors de l'élection populaire, qui a été émaillée de violents heurts avec les forces de l'ordre. Le gouvernement de Mariano Rajoy refuse de négocier avec les autorités catalanes et exigent que ces dernières s'engagent au préalable à ne pas proclamer l'indépendance. Le porte-parole du gouvernement espagnol Inigo Mendez de Vigo a appelé mardi le Président de Catalogne Carles Puigdemont à «ne rien entreprendre d'irréversible», lors d'une conférence de presse note la chaîne 24 Horas. Ces propos ont précédé le discours que M. Puigdemont doit prononcer au Parlement catalan mardi soir et dans lequel il pourrait proclamer l'indépendance de la Catalogne. L'Europe a clairement dit qu'elle n'accepterait aucune proclamation d'indépendance de la Catalogne. Le chef de l'exectif de la Catalogne a évité le conflit avce la communauté mondiale. Il a proposé de suspendre la proclamation d'indépendance pour créer des conditions favorables pour un dialogue avec Madrid. «Le gouvernement catalan et moi-même proposons au Parlement la suspension de la déclaration d'indépendance pour qu'un dialogue puisse être lancé dans les semaines à venir», a noté Carles Puigdemont. Il était initialement prévu que le leader catalan proclamerait l'indépendance de la communauté autonome conformément à la loi sur l'élection. M.Puigdemont avait promis le 8 octobre dernier de promulguer la loi sur l'indépendance de la communauté autonome dont les habitants se sont rendus aux urnes le 1er octobre pour s'exprimer sur l'indépendance de la région. Il pourrait être arrêté Le président de la Catalogne s'apprêtait hier à faire un discours très attendu le 10 octobre, lors duquel Madrid redoute qu'il ne proclame unilatéralement l'indépendance de la région. Si tel était le cas, à en croire deux sources proches du gouvernement espagnol citées par le média américain Bloomberg, la police procéderait immédiatement à son arrestation. La décision finale n'aurait pas encore été arrêtée à Madrid, mais un détachement des forces spéciales aurait été déployé dans le cas où la police catalane essayerait de protéger Carles Puigdemont. Après l'élection, les partisans de Carles Puigdemont attendent la proclamation de l'indépendance de la Catalogne, mais certains de ses proches, cités par Bloomberg, semblent évoquer une proclamation pour envisager l'avenir avec diplomatie. Le Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, a déjà noté qu'il n'utiliserait la force que de manière appropriée pour contrer les partisans de l'indépendance catalane, mais les derniers débordements qui ont agité la rue en Espagne ont déjà mené à l'interpellation musclée de plusieurs meneurs du camp indépendantiste. Si la police devait procéder à l'arrestation de Carles Puigdemont, le gouvernement régional catalan serait suspendu de facto, de même que le statut spécial de la région qui lui accordait jusqu'à présent une certaine autonomie.