Alors que les tensions entre Washington et l'Iran pourraient remettre en question les exportations du troisième plus grand producteur de l'Opep, les prix du pétrole remontaient hier en cours d'échanges européens. Dans la matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 57,50 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,25 dollar par rapport à la clôture de la veille. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour le contrat de novembre prenait 99 cents à 51,59 dollars. Les cours de l'or noir effaçaient leurs pertes de la veille alors que les marchés se focalisent sur la situation géopolitique. Le président Donald Trump devait en effet se prononcer hier sur le sort de l'accord nucléaire avec l'Iran conclu en 2015. Il pourrait ouvrir une période de grande incertitude en refusant de «certifier» le fait que Téhéran respecte ses engagements, en dépit des assurances en ce sens de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). «La non-certification devrait déjà être intégrée aux prix, et nous observerons surtout ce que l'administration américaine dira des Gardiens de la révolution (l'armée d'élite iranienne, ndlr), les prix pourraient grimper si Washington les désigne comme une organisation terroriste», a prévenu Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix. «Cela aurait un effet sur l'économie iranienne, mais également sur les échanges qui passent par le détroit d'Hormuz, où les Gardiens patrouillent régulièrement, à faible distance de navires de la flotte américaine», a-t-il développé. L'Iran a produit 3,8 millions de barils de pétrole par jour au troisième trimestre, selon les données retenues par le dernier rapport mensuel de l'Opep, et est le troisième plus grand producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Le pays n'avait pas pu exporter son pétrole pendant plusieurs années en raison des sanctions économiques qui avaient été partiellement levées en janvier 2016 dans le cadre de l'accord sur le nucléaire. Par ailleurs, les marchés ont noté une hausse des importations chinoises, qui montrent une croissance robuste. «Selon les données des douanes chinoises, les importations ont grimpé à 9 millions de barils par jour en septembre. C'est un million de plus qu'en août et le niveau d'importation le plus élevé en six mois», ont noté les analystes de Commerzbank.