Les prix du pétrole confortaient leur hausse, avant-hier, en fin d'échanges européens, dans un marché quelque peu rassuré par la croissance chinoise au deuxième trimestre, certes au plus bas depuis trois ans mais pas aussi désastreuse que redouté par certains investisseurs. Peu avant la clôture, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, valait 102,39 dollars, en hausse de 1,32 dollar par rapport à la clôture de la veille. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance montait de 74 cents à 86,82 dollars. Bien que moroses, les statistiques économiques chinoises ne sont pas aussi désastreuses que certains le redoutaient et ont donc atténué les craintes de voir le pays, deuxième consommateur de brut de la planète, connaître un atterrissage brutal de son économie, soulignaient les experts de Commerzbank. Le gouvernement chinois a annoncé dans la matinée que la croissance du Produit intérieur brut (PIB) de la Chine était tombée à 7,6% au deuxième trimestre, contre 8,1% au premier, enregistrant son rythme de progression le plus faible en plus de trois ans, notamment en raison des difficultés économiques de la zone euro, un important partenaire commercial du géant asiatique. Le chiffre de la croissance est très bas au regard des standards chinois, mais ce chiffre très terne est cependant conforme aux attentes et n'a donc pas entraîné une surprise susceptible de faire chuter les prix, notait de son côté Olivier Jakob, analyste du cabinet Petromatrix. Toutefois, on peut être beaucoup plus inquiet de la situation de la demande énergétique chinoise, qui est très faible: elle a quasiment stagné en juin par rapport à mai, après des chiffres déjà très mauvais en avril et mai, tempérait-il toutefois. Ainsi, la demande chinoise de pétrole est descendue en juin à 8,96 millions de barils par jour selon des chiffres officiels, son plus bas niveau depuis octobre 2010. Par ailleurs, les prix étaient tirés vers le haut par un regain de tension dans le dossier iranien, après l'annonce de nouvelles sanctions américaines pour renforcer la pression de l'Iran, soulignait Michael Hewson, analyste du courtier CMC Markets. Le Trésor américain a ainsi annoncé le renforcement de ses sanctions financières contre plus de 50 entités en Iran. Il s'agit notamment d'entreprises publiques liées aux forces armées iraniennes et aux Gardiens de la Révolution que Washington accuse de participer au programme nucléaire controversé de Téhéran. Le marché du pétrole est par ailleurs soutenu par un embargo de l'Union européenne (UE) sur le brut iranien, définitivement entré en vigueur au 1er juillet. Les investisseurs restaient cependant hantés par les incertitudes sur les perspectives de la demande pétrolière mondiale. Ainsi, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), mercredi, puis l'Agence internationale de l'Energie (AIE), jeudi, ont laissé quasi inchangées leurs prévisions de demande mondiale de brut pour 2012, mais ont souligné une dégradation des conditions économiques pesant sur la consommation des pays développés. Le marché digérait ainsi, avant-hier, un nouveau signal de la morosité de l'économie aux Etats-Unis, avec une baisse inattendue du moral des ménages en juin selon un indice publié par l'Université du Michigan. Les cours du pétrole étaient en baisse en Asie, avant-hier matin, après la publication des chiffres sur la croissance chinoise au deuxième trimestre, au plus bas depuis trois ans. Lors des échanges matinaux, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en août, perdait 21 cents à 85,87 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord échéance août lâchait 12 cents à 100,95 dollars.