Plan de déstabilisation de l'Algérie, création de la chaîne «Al Magharibia» et financement de la guerre en Syrie... Mis en quarantaine par ses voisins du Golfe et l'Egypte qui l'accusent et lui demandent d'arrêter son soutien au terrorisme, le Qatar est de nouveau éclaboussé par de nouvelles révélations concernant son rôle dans la déstabilisation des pays de la région, notamment la Syrie, la Libye, l'Egypte et le Yémen. Et cette fois-ci, la balle n'est partie ni de l'Arabie Saoudite, ni des Emirats arabes unis, ni du Bahrein ni encore moins de l'Egypte. C'est l'ex-premier ministre et ex-chef de la diplomatie du Qatar Hamad Bin Al-Jassem Al Thani, qui a porté un coup fatal à l'émirat gazier, en faisant des révélations fracassantes sur les connexions du Qatar avec d'autres pays, dont l'Arabie saoudite et les USA et son rôle dans la destruction de la Syrie. Cet ancien diplomate, qui était acteur à l'éclatement de la guerre en Syrie, s'est livré à de graves révélations sur la chaîne BBC. Ainsi, Hamad a avoué l'ambition de son pays visant à semer le chaos en Algérie. En 2012 déjà, il menaçait l'ancien chef de la diplomatie algérienne que le tour de son pays sera venu pour subir le printemps dit arabe. Selon lui, la chaîne Al-Magharibia est financée directement par le Qatar. Cette chaîne appartenant à d'anciens dirigeants du FIS dissous est chargée d'écorner l'image du pays. Ainsi, Hamad Bin Al-Jassem Al Thani a révélé le soutien considérable apporté par le Qatar aux factions armées en Syrie à travers la Turquie, avec la complicité des forces Américaines et de l'Arabie saoudite, la Jordanie, les Emirats Arabes Unis et la Turquie. Dans ses affirmations, l'ancien diplomate qatari incrimine tous ces pays et non seulement le sien, comme pour discréditer les pays qui ont rompu leurs relations avec le Qatar, accusé de soutien au terrorisme. L'invité de la BBC a confié que Doha était désigné pour s'occuper du dossier de la crise syrienne avec l'approbation totale de Washington et Riyad. Il a affirmé que son pays détient des preuves irréfutables en forme de documents officiels émanant de l'Arabie Saoudite et des Etats-Unis, mandatant le Qatar à prendre en charge le dossier syrien. «Le soutien militaire fourni par le Qatar aux groupes armés en Syrie, était acheminé via la Turquie en coordination avec les Etats-Unis», a-t-il assuré, ajoutant que l'acheminement du soutien logistique destiné aux factions armées opérant en Syrie, était assuré par les forces Américaines, Turques et Saoudiennes, à partir de la base américaine Incirlik en Turquie. Cette base est gérée par des officiers des services de renseignements Américains, Turcs, Saoudiens, Qataris, Emiratis, Marocains, Jordaniens, Israéliens, Français et Britanniques, et dont la première mission était la coordination des opérations militaires en Syrie. Six satellites d'espionnage opérant 24 heures sur 24 ont été mobilisés par les USA dans le cadre des opérations militaires. Des révélations qui mettent à nu la complicité des monarchies du Golf avec les puissances occidentales qui visent la désintégration de la région. Mais le rôle des monarchies du Golf et du Qatar ne s'arrête pas là. Selon l'ancien chef de la diplomatie qatarie, ce pays Doha a dépensé 137 milliards de dollars dans le conflit en Syrie. Les émirs et commandants des factions armées ont profité de cette manne financière et de l'argent qui coulait à flot, au point où certains d'entre-eux sont devenus des milliardaires. «Cet argent a aussi financé les défections dans l'armée syrienne. Un militaire sans grade, qui accepte de déserter l'armée Syrienne et intégrer une milice armée, recevra une enveloppe de 15 000 dollars, alors qu'un officier touchera environ 30 000 dollars», a avoué Hamad Bin Al-Jassem Al Thani. Le déballage de l'ex-chef de la diplomatie qatarie a le mérite de prouver ce que d'aucuns soupçonnaient : l'implication des monarchies du Golf dans la destruction de plusieurs pays arabes depuis 2011.