il dit le soutenir en tant que président et éventuel candidat Entre deux meetings de campagne électorale pour les élections locales du 23 novembre, Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, s'est offert, vendredi soir, une tribune sur la chaîne Dzairnews. Enfilant tantôt le costume du patron du RND, tantôt celui du Premier ministre, M. Ouyahia s'est exprimé sur des questions d'actualité nationale, à commencer par l'éventualité d'un 5e mandat pour le Président Bouteflika que les observateurs et des acteurs politiques n'excluent pas. Le RND soutiendra-t-il un 5e mandat ? «Bien sûr», a-t-il répondu sans aucune hésitation. «Tant que Bouteflika est au pouvoir, je le soutiendrai», a-t-il affirmé, tout en précisant que l'élection présidentielle n'est pas à l'ordre du jour de son parti. L'invité de Dzairnews a répondu au patron du FLN qui avait affirmé que le nom du futur Président est dans sa tête. «Chacun est libre dans son discours. Si le FLN prépare la présidentielle, que Dieu l'aide. Pour nous, la priorité, c'est les élections locale», a-t-il déclaré, ajoutant que l'ère de la légitimité historique est révolue, en rappelant une déclaration de Bouteflika faite en 2012. Interrogé sur les craintes de fraude lors des élections locales, exprimées par certains partis qui craignent qu'Ouyahia n'utilise son poste de chef de l'Exécutif pour favoriser sa formation, l'orateur s'en est lavé les mains, pointant du doigt l'incapacité des partis à surveiller les urnes. Lors des élections législatives du 4 mai 2012, même le FLN s'était dit victime de la fraude. «Le FLN et le RND sont des alliés stratégiques. Si le FLN s'est plaint de la fraude le 4 mai 2017, je rappelle que le RND n'était pas aux commandes du Premier ministère. Pour les autres qui craignent l'utilisation de ma fonction pour servir le RND, je rappelle que j'étais Premier ministre en 2012 et on n'a pas eu un résultat retentissant», a-t-il souligné. «Ma présence en tant que secrétaire général du RND à la tête du gouvernement n'a aucune relation avec le parti ou avec la campagne électorale», a-t-il poursuivi. M. Ouyahia reproche aux partis qui se plaignent de la fraude leur incapacité à surveiller les bureaux de vote. «Celui qui ne peut pas mobiliser les surveillants, la faute lui en incombe. Celui qui ne peut pas élaborer des listes de candidatures aussi», a-t-il accusé. Cela avant de faire allusion au président de Talaie El Hourriyet, Ali Benflis, qui a dénoncé le sabotage des listes de son parti. «Voyez, un de ces partis, lors de la précédente élection présidentielle, a édité un livre blanc sur la fraude électorale. Cette fois-ci, il a déposé 51 listes de candidature et il se dit victime de la fraude. C'est honteux ! A-t-on fraudé au niveau de 1541 communes ? Peut-être t'ont-ils exclu administrativement dans 40 ou 100 communes. Peux-tu convaincre le citoyen que tu es exclu par l'administration dans 1541 communes ?», a-t-il lancé, s'adressant à Ali Benflis sans le nommer.
L'Etat ne créera plus d'entreprises Sur le plan économique, et là, M. Ouyahia s'est emparé de son costume de Premier ministre, il a indiqué qu'il n'y aura pas de privatisation, ni de fermeture, ni encore moins de mise au chômage des travailleurs des entreprises publiques. Pour appuyer ses dires, il a rappelé que l'Etat a donné un nouveau souffle à ces entreprises ces dernières années en leur accordant des crédits de mise à niveau, avant d'affirmer que les entreprises économiques publiques ou privés ne sont pas là pour régler le problème du chômage. Elles recrutent lorsqu'elles ont besoin de travailleurs. Quant à l'Etat, son rôle socio-économique est de lancer des politiques de soutien à l'emploi, citant des programmes comme l'Ansej et le pré-emploi, a-t-il expliqué. D'autre part, Ahmed Ouyahia a affirmé qu'il n'y aura pas de création de nouvelles entreprises publiques. Revenant sur la crise financière qui secoue le pays, le Premier ministre a répété que l'Etat n'aurait pas pu payer les salaires des fonctionnaires en novembre si le président Abdelaziz Bouteflika n'avait pas opté pour le financement interne non conventionnel. «J'ai dit que la situation était très difficile. J'ai dit que la décision du président de recourir au financement non conventionnel allait donner un nouvel élan au développement national. Je confirme encore que n'était cette décision, on n'aurait pas versé les salaires des fonctionnaires de novembre. N'était cette mesure, l'Algérie se serait arrêtée totalement», a-t-il affirmé. Dans ce sillage, il a rappelé que le groupe chinois CSCEC, en charge de la réalisation de la Grande mosquée d'Alger, a une créance impayée auprès de l'Etat de 70 milliards de dinars. Toujours dans le cadre de la crise économique, M. Ouyahia a assuré que «l'exploitation des hydrocarbures de schiste était inévitable à l'avenir».