Comme il fallait s'y attendre, le secrétaire général du FLN a répondu aux déclarations d'Ahmed Ouyahia, invitant les algériens à ne pas paniquer malgré la crise économique qui frappe de plein fouet le pays. Djamel Ould Abbès estime qu'il n'y a pas à craindre pour l'avenir car il y a encore de l'argent dans les caisses de l'Etat, défiant ainsi le secrétaire général du RND et néanmoins premier ministre qui ne cesse de crier que n'était le recours au financement non conventionnel, le gouvernement n'aurait pas de quoi payer les salaires des travailleurs pour le mois en cours. «Il y a de l'argent pour payer les travailleurs. Oui, l'argent existe et personne ne peut vous tromper», a insisté, hier, le patron du FLN devant les femmes candidates et militantes, lors d'un meeting organisé à Draria. Des propos qui, pour le moins, vont carrément à contresens des affirmations d'Ahmed Ouyahia. Ould Abbès n'a peut-être pas mesuré la teneur de ses dires, mais ils remettent en cause l'argument du gouvernement dans son recours à la planche à billets pour financer l'économie nationale. Ouyahia en avait, pour rappel, fait la principale arme de défense face aux critiques de l'opposition et des économistes quant aux risques et conséquences négatives de cette solution jugée «de facilité». Se voulant plus rassurant, le secrétaire général de l'ex-parti unique appelle les algériens «à éviter la panique» car, a-t-il ajouté, «l'Etat est debout tant que le président Bouteflika est là». «Les acquis sociaux seront préservés et les travailleurs ne seront pas mis au chômage», dira en substance Djamel Ould Abbès, rendant un hommage au président de la République, «grâce à qui» l'Algérie a anticipé la crise en remboursant ses dettes extérieures. Outre l'économie, le patron du FLN, dans une phrase qui se veut comme une provocation sur l'éventualité d'un 5e mandat de l'actuel chef de l'Etat et que Ahmed Ouyahia soutient mais tout en se concentrant sur les élections locales, rappelle que son parti porte le n° 5 durant ces élections, avant d'enchaîner : «On ajoutera ultérieurement un autre 5». Le secrétaire du RND, lui, interrogé sur la question lors d'une interview accordée à la chaîne Dzaïr news, a expliqué que «chacun est libre dans son discours et si le FLN prépare la présidentielle, que Dieu l'aide». «Pour nous, la priorité, c'est les élections locales», a tranché Ouyahia. Sans le nommer, le secrétaire général du FLN pense que son homologue du RND est gêné par «la forte mobilisation» des citoyens autour de sa formation politique. «C'est le FLN qui a fondé l'Etat algérien moderne en 1962, lorsque Krim Belkacem a signé les Accords d'Evian. Et certains sont dérangés de nous voir rassembler les algériens de Jijel à Oran et de Tamanrasset à Tizi Ouzou», a-t-il déclaré, assurant que les critiques ne pourront jamais complexer les militants du FLN. «C'est nous qui les complexerons, pas eux», a-t-il tonné. Djamel Ould Abbès ne pouvait pas clôturer sans réitérer sa fidélité à Abdelaziz Bouteflika que «le FLN a soutenu avant qu'il ne soit président». Aïssa Moussi