«Le prix Renaudot des lycéens 2017» a été attribué, mardi dernier, à Kaouther Adimi pour son roman ‘Nos richesses', paru en août dernier aux éditions Barzakh (Seuil en France). Après ‘L'Envers des autres' et ‘Des pierres dans ma poche', Nos richesses est le troisième roman de Kaouther Adimi (31 ans). Ce livre a été élu par plus de 400 élèves de France issus de 14 lycées des académies de Poitiers, Limoges et Nantes, mardi dernier, lors d'une cérémonie tenue au lycée Marc Godrie de Loudun, ville natale de Théophraste Renaudot (1586-1653). Sur les six romans en lice dont «La disparition de Josef Mengele» d'Olivier Guez, qui ne pouvait être lauréat du prix lycéen, ayant été choisi pour le Prix Renaudot, les lycéens ont chacun de leur côté sélectionné deux ouvrages qu'ils ont défendus. Les présidentes et vice-présidentes du jury, ont expliqué lors de l'annonce de ce prix, que le roman avait reçu 14 voix. Les lycéens ont été «séduits par un livre qui fait voyager dans le temps et l'espace, qui est très ouvert et qui fait découvrir Alger». Rappelons que «Nos Richesses», est un livre empreint de mélancolie et retraçant la vie du libraire algérois Edmond Charlot qui fut le premier éditeur d'Albert Camus dans les années 1930. En lice aussi pour le Médicis, «Nos Richesses» est un grand roman sur la ville d'Alger, «ville accablée par le chômage, la pauvreté et le souvenir des années noires du terrorisme islamique». Dès les premières pages de son roman, Kaouther Adimi fait visiter sa ville. Elle entraîne le lecteur jusqu'à la rue Hamani, ‘ex-rue Charras', où au ‘N°2 bis' où est écrit : «Un homme qui lit en vaut deux.» C'était ici où se trouvait la librairie d'Edmond Charlot, qui, en 1936, âgé de 21 ans, ouvrit la librairie de prêt «Les vraies richesses» (le titre d'un texte de Jean Giono). Kaouther Adimi mêle deux histoires, celle de la librairie et d'un jeune Algérien de 20 ans prénommé Ryad, étudiant à Paris, revenu à Alger pour occuper un petit boulot : repeindre la devanture du 2 bis rue Charras et la vider des derniers livres qui y restent. Un nouveau propriétaire veut transformer l'ancienne librairie en magasin de beignets. La jeune romancière alterne les scènes entre le Alger d'aujourd'hui et cet Alger disparu des années 1930. On croise Albert Camus, Henri Bosco, Max-Pol Fouchet, Emmanuel Roblès ou encore Kateb Yacine. Kaouther Adimi publie des extraits (fictifs) du journal de Charlot qui a définitivement quitté l'Algérie en 1962 avant de mourir à Pézenas en 2004. Le prix Renaudot des lycéens a été créé en 1992 à l'initiative des Amis de Théophraste Renaudot. L'an dernier, il avait été décerné à Lenka Hornakova-Civade pour Giboulées de soleil, paru chez Alma. Sara B.