L'échec de l'arrogance et kidnapping de Hariri La politique saoudienne envers le Liban est catastrophique, comme l'illustre l'échec enregistré dans l'affaire du Premier ministre libanais. Aujourd' hui, l'Arabie saoudite subit l'effet boomerang d'une politique hostile. Emmanuel Macron a sauvé la face à l'Arabie saoudite en invitant le Premier ministre libanais, lui permettant de retourner au pays des Cèdres, après un kidnapping dénoncé par le président Michel Aoun. En obligeant le Premier ministre libanais à démissionner en le retenant, l'Arabie saoudite croyait créer une crise politique au Liban et par là opposer les sunnites aux chiites, et, donc, lancer une guerre civile dans ce pays. La grande majorité des Libanais a été scandalisée par la manœuvre saoudienne, perçue comme un diktat doublé d'un rapt. Du jour au lendemain, Saad Hariri, un homme politique sans charisme, est devenu le héros de la rue. Hormis quelques faucons pro-Riyad, la communauté sunnite, dont l'Arabie saoudite a sous-estimé le patriotisme, a préféré se solidariser avec son pays, note Ali Mourad, professeur de droit public à l'Université arabe de Beyrouth, cité par le journal Le Monde. Pour lui, les Saoudiens n'ont pas du tout anticipé la réaction de la société libanaise. C'est donc le fiasco pour l'Arabie saoudite, emmenée par le prince héritier Mohammed Ben Salman, et qui escomptait que le renoncement surprise du Premier ministre sunnite libanais, annoncé depuis Riyad le 4 novembre, incite une partie de la classe politique locale à se dresser contre le Hezbollah, le mouvement chiite pro-Téhéran. C'était l'objectif implicite du réquisitoire prononcé par M. Hariri prononcé sur l'écran de la chaîne saoudienne El Arabiya. L'Arabie saoudite a fait preuve de non respect de la souveraineté du Liban. La politique hostile menée par l'Arabie saoudite s'est retournée contre ce royaume, ne sachant quoi faire après l'échec. C'est là que le président Emmanuel Macron est intervenu pour sauver la face à l'Arabie saoudite. Un accord a été conclu par le président français et le roi Ben Salmane, en Arabie saoudite. Paris invite Hariri, qui peut revenir après au Liban. Le Premier ministre libanais est arrivé hier, à Paris et reçu par Emmanuel Macron à l'Elysée. L'avenir politique de Saad Hariri et sa capacité ou non à récupérer son siège de Premier ministre, inconnue majeure de cette nouvelle phase, devaient figurer au menu des discussions. En kidnappant le Premier ministre libanais, l'Arabie saoudite qui n'a pas obtenu le chaos au Liban, ne savait pas quoi faire : libérer Hariri, et reconnaitre l'avoir kidnappé, ou le maintenir et subir la colère de la communauté mondiale. C'est alors que Paris est intervenue pour sauver la face à l'Arabie saoudite. Pour la diplomatie française, absente depuis longtemps du Proche-Orient, l'exfiltration de M. Hariri d'Arabie saoudite, où la plupart des Libanais le considéraient détenu, constitue un succès. L'initiative de Paris est qualifiée de providence par le quotidien libanais L'Orient-Le Jour, a permis d'extraire M. Hariri d'une situation délicate, tout en offrant une porte de sortie aux Saoudiens, qui s'étaient placés eux-mêmes dans une situation intenable. L'accord conclu par la France et l'Arabie saoudite permet aux Saoudiens de sortir de ne pas être davantage dénoncée par la communauté mondiale, et à Paris de revenir sur la scène politique au Golfe. Le retour de la diplomatie française mise à l'écart par les Américains du temps de François Hollande. Paris a perdu la crédibilité en soutenant les terroristes combattant le président El Assad. Elu, le président Emmanuel Macron tente d'améliorer la politique française dans la région, en cessant d'exiger le départ d'El Assad et optant pour la paix dans la région. Politique contraire à celle chaotique menée prônée par Hollande. Un retour direct à Beyrouth du chef du gouvernement, même pour remettre formellement sa démission au président Michel Aoun, aurait constitué un camouflet pour l'Arabie saoudite. Macron a très bien joué, fait valoir un homme d'affaires occidental installé dans le royaume, cité par la presse. Paris sauve donc la face à l'Arabie saoudite, monarchie dont la politique hostile a échoué.