Le président du Zimbabwe démissionne après 37 ans au pouvoir Le Président zimbabwéen Robert Mugabe a démissionné de ses fonctions, a noté hier, le président du parlement. Le président Robert Mugabe a remis sa lettre de démission au parlement, a annoncé mardi Jacob Mudenda, président de la chambre. «Moi Robert Gabriel Mugabe remets formellement ma démission de président de la République du Zimbabwe avec effet immédiat», a noté Mudenda, en lisant la lettre de démission du chef de l'Etat, lors d'une session extraordinaire du parlement à Harare. Dans cette lettre, M.Mugabe n'a toutefois pas indiqué qu'il laissait à la tête du pays. Mercredi dernier, l'armée zimbabwéenne a annoncé avoir pris le pouvoir dans le pays dans le cadre d'une action ciblée ciblant des «criminels» entourant le Président Robert Mugabe. Selon les médias, l'armée a pris le contrôle de la télévision à Harare et de la résidence du Président Mugabe. Ce dernier a noté lors d'un entretien téléphonique avec son homologue sud-africain, Jacob Zuma, qu'il était assigné à résidence par les militaires. Après l'avoir démis de la direction de son parti, l'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique lui a laissé jusqu'à hier pour partir, faute de quoi elle lancera contre lui une procédure de destitution, une option qui pourrait prendre du temps. Au pouvoir depuis 1980, Robert Mugabe a été d'abord limogé par son parti politique au pouvoir, a noté Chris Mutsvangwa, chef de file des anciens combattants de la guerre d'indépendance, qui a joué un rôle clé dans l'éviction du chef de l'Etat. L'ex-vice-président Emmerson Mnangagwa, dont le limogeage la semaine dernière a précipité l'intervention de l'armée, le remplace et sera le candidat du parti au pouvoir à l'élection présidentielle de 2018, a annoncé un porte-parole du parti. L'ultimatum posé par le parti à Robert Mugabe fait suite à l'une des plus grandes manifestations jamais organisées depuis l'indépendance et l'arrivée au pouvoir du président en 1980. Des dizaines de milliers de Zimbabwéens se sont rassemblés samedi dans la capitale et la deuxième ville du pays, Bulawayo pour exiger son départ. Précédemment, Mugabe, 93 ans, a surpris l'opinion publique nationale et internationale quand il a choisi de ne pas annoncer sa démission dans un discours prononcé dimanche soir. Il s'est à la place lancé dans une analyse des raisons ayant poussé l'armée à prendre le pouvoir la semaine dernière. Ce dernier a également annoncé qu'il présidera en décembre prochain un congrès du parti politique au pouvoir pour corriger les erreurs du passé. Après le refus de démissionner, un ultimatum lui a été fixé pour la démission. Mugabe, que les zimbabwens appellent le «crocodile» parce qu'il est impitoyable avec ses ennemis, au pouvoir depuis 37 ans, est présenté comme étant autoritaire, et refusé par le peuple. C'est une nouvelle page pour le peuple du Zimbabwe qui souhaite des élections démocratiques.