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Kenya
Rift Valley
Publié dans Le Temps d'Algérie le 04 - 07 - 2009

Une grande faille semblable à une longue cicatrice s'étire à travers le haut plateau du Kenya : la Rift Valley. La Rift Valley est l'un des plus longs systèmes de failles du monde. Elle fait partie d'un immense complexe de fractures de la croûte terrestre, le grand rift est-africain, qui menace de couper l'Afrique en deux.
De grandes découvertes paléontologiques ont été faites à ce point de fracture dont la plus connue est Lucy, l'australopithèque.
Caractéristiques de la Rift Valley
La Rift Valley constitue la principale branche de ce système de fractures qui s'étend de la Jordanie à l'embouchure du Zambèze, en passant par la mer Morte et la mer Rouge et le long de l'Afrique de l'Est.
La largeur moyenne de la vallée est de 50 km, mais, dans le désert Danakil, elle atteint près de 480 km.
La Rift Valley, le plus grand fossé d'effondrement du monde, qui s'étire sur plus de 6400 km, naît dans la vallée du Jourdain et traverse la mer Rouge avant de se diviser en Rift oriental et Rift occidental.
Vue de l'espace, cette suite de fossés d'effondrement évoque une plaie mal cicatrisée marquant profondément l'Est africain.
C'est le contraire qui est vrai en fait. La plaie est en train de s'ouvrir.Ses parois escarpées s'élèvent à 900 m au-dessus du fond de la vallée ; à certains points, comme l'escarpement de Mau, au Kenya, les bordures culminent à 2700 m. La plupart des lacs de la Rift Valley sont incroyablement profonds, le Tanganyika atteignant 1471 m.
Formation et évolution de la Rift Valley
Le grand Rift est-africain se situe à la limite de trois plaques : l'arabe, la nubienne et la somalienne. Sa formation débuta voici 100 millions d'années, lorsque les plaques se mirent à diverger.
L'écorce terrestre s'étirant, des volcans entrèrent en éruption en surface. Ils ponctuent aujourd'hui tout le long du rift, et comprennent l'Erte Ale en Éthiopie et l'Ol Doinyo Lengaï en Tanzanie.
La Rift Valley sous sa forme actuelle n'est qu'une étape intermédiaire d'un long processus de déchirement continental. Les gouffres profonds de cette «vallée africaine» se forment parce que la croûte terrestre se bombe sous l'effet de forces titanesques.
Les géophysiciens ont mis en évidence un bombement de la croûte terrestre de près de 10 km sur les quelque 1000 km séparant les hauts plateaux éthiopiens de la côte somalienne.
Le géophysicien allemand Alfred Wegener (1880-1930) fut le premier, en 1912, à soupçonner que les continents se rapprochent et s'éloignent, au fil du temps, faisant disparaître d'anciens océans et en créant de nouveaux. Sa théorie de la dérive des continents est aujourd'hui universellement reconnue sous une forme modifiée.
Les grands fossés d'effondrement africains semblent être le début d'un processus de séparation dans lequel l'Est de l'Afrique se sépare de la péninsule arabique et du reste du continent.
On ignore toutefois si les plaques concernées s'écartent activement ou si elles sont repoussées par du magma remontant de la partie supérieure du manteau. Les mesures confirment en tout cas que la croûte terrestre sous la Rift Valley est particulièrement fine et tendue.
Elle est même crevassée en certains endroits de la zone centrale : dans la mer Rouge, le golfe d'Aden et la dépression d'Afar, en bordure sud de la mer Rouge. En ces endroits, le magma remonte directement à la surface de la Terre, élargissant le fossé.
De nos jours, les bords de la mer Rouge s'écartent de 16 mm par an, ceux du golfe d'Aden, de 20 mm. La mer Rouge pourrait être le modeste ancêtre d'un futur océan.
Lacs salés et montagne sacrée des Massaïs
Le mont Kenya (5199 m) et le Kilimandjaro (5895 m), les plus hautes montagnes volcaniques d'Afrique, se sont formés après le fossé d'effondrement.
Tandis que le Kilimandjaro est couronné de neiges éternelles, le sommet de l'Ol Doinyo Lengai (2878 m), la montagne sacrée des Massais en Tanzanie, est recouvert d'une couche blanche de carbonate de sodium.
Le volcan émet en effet une lave extrêmement riche en carbonate de sodium, un sel qui devient tout blanc au bout de quelques jours à l'air libre. À 15 km au nord, le sel de sodium s'accumule également sur les rives du lac Natron, le plus spectaculaire d'une série de lacs salés de la Rift Valley.
Son eau est chaude, salée et alcaline comme de l'eau de lessive. À certains endroits, des bactéries pourpres le teintent de rouge. Cet environnement d'apparence hostile abrite pourtant quelques espèces de cichlidés et accueille des centaines de milliers de flamants roses, environ la moitié de la population mondiale.
Le Rift abrite également des étendues d'eau douce dont la grande profondeur empêche la salinisation en dépit d'une évaporation importante, comme le lac Tanganyika, le plus profond d'Afrique, avec 1435 m.
Tout comme son voisin, le lac Malawi, il abrite de nombreuses espèces de poissons qui n'existent nulle part ailleurs sur la planète.
Le berceau de l'humanité
La fracture d'un continent a des conséquences spectaculaires pour les régions concernées : à l'échelle géologique, de nouvelles montagnes et de nouvelles failles se forment, les fleuves modifient leur cours, les lacs se ferment et le tout s'accompagne d'effets climatiques importants.
Toute forme de vie doit également s'adapter au changement environnemental. Ce n'est donc peut-être pas un hasard si l'évolution a pris un chemin particulièrement riche de conséquences dans cette vallée à la géologie et au climat si inhabituels.
Louis Leakey (1903-1972) et sa femme Mary (1913-1996) découvrirent le premier crâne d'Australopithecus dans la gorge d'Olduvai (Tanzanie), en 1959. Ils trouvèrent aussi les restes des tout premiers hommes, Homo habilis et Homo erectus. En 1978, Marv Leakey découvrit dans la plaine entourant Laetoli en Tanzanie des empreintes de pieds vieilles de 3,5 millions d'années prouvant que ces ancêtres humains se tenaient debout.
Le fils du couple Leakey Richard, fit également des découvertes importantes dans le même domaine.
En 1974 les paléontologues Yves Coppens, Don Johanson et Maurice Taïeb trouvèrent certains des plus importants restes d'hominidés jamais découverts : le squelette presque complet d'un Australopithecus afarensis, de 3 millions d'années.
Baptisé Lucy, il est celui d'une femme morte noyée. La boue volcanique l'avait conservé, ses minéraux remplaçant lentement le calcium des os. La région devint un désert, puis le sol fut emporté par les pluies, qui mirent au jour le squelette, des millions d'années plus tard.
L'Afrique est-elle le berceau de l'humanité ? La controverse fait rage entre les paléontologues.
Bien entendu, les événements naturels qui ont suivi la formation du fossé d'effondrement pourraient être responsables de cette accumulation de découvertes.
Les restes de nos ancêtres ont été entièrement et rapidement ensevelis, ce qui, ajouté à la sécheresse du climat, a permis de les préserver parfaitement.
Par ailleurs, la Rift Valley était sans doute soumise aux conditions environnementales permettant au singe de se transformer en homme. Les primates existent depuis environ 60 millions d'années, les singes depuis 35 millions d'années. Le climat était alors tellement humide que les forêts tropicales s'étendaient jusqu'en Europe. À l'époque de Lucy, le monde avait totalement changé.
Il était devenu globalement plus froid et plus sec. Sur les hauts plateaux et dans les montagnes d'Afrique de l'Est, les forêts étaient encore denses, mais, dans le fond du fossé d'effondrement et dans les régions plus éloignées de l'équateur, les savanes commençaient à s'étendre.
La marche debout de Lucy et de ses congénères était bien adaptée à ces nouvelles conditions.
En raison du climat plus sec, la plupart des hominidés se rapprochèrent des lacs.
C'est près du lac Turkana que fut découvert le plus vieil Homo rudolfensis, qui tentait là de survivre à une période d'extrême sécheresse, il y a 2,5 millions d'années.
Poussé par le manque de nourriture, il fut le premier représentant de l'espèce Homo à fabriquer des outils en pierre à l'aide desquels il fracassait les os et les crânes des cadavres pour atteindre la moelle et le cerveau. Dès lors, les meilleures chances de survie n'appartenaient plus seulement aux plus forts, mais aussi aux plus ingénieux.


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