Le tribunal de Sidi M'hamed a auditionné hier les accusés impliqués dans l'affaire des falsifications et de complaisance dans les épreuves d'accès au grade de commissaire principal à l'Ecole supérieure de Châteauneuf, organisées en 2007. Cette affaire a opposé cinq accusés, dont Dridi Marzak, directeur de l'Ecole supérieure de police de Châteauneuf, à la Direction générale de la sûreté nationale. L'audition a duré toute la journée. Le premier responsable de l'école, à savoir Dridi Marzak, le directeur des études ainsi que le chargé du champ de tirs et enfin l'officier objet de la contestation ont nié avoir participé à cette falsification. Sûr de lui, Dridi Marzak s'est défendu en s'appuyant sur les procédures habituelles du déroulement du concours organisé en 2007. «Le concours s'est déroulé dans les normes. J'ai veillé personnellement à ce que les conditions exigées dans le cahier des charges soient respectées. J'ai reçu des instructions pour ajouter 10 points de bonus à une catégorie de candidats mais je n'ai aucun lien avec cette affaire de falsification des résultats d'examen», a insisté l'ancien responsable de l'Ecole de Châteauneuf. Toutefois, l'accusé a reconnu avoir commis des erreurs d'inattention, tout en précisant qu'elles n'ont pas affecté les résultats du concours, ajoutant que ces erreurs ont été rectifiées par la suite. Il a insisté sur le fait que l'objet de l'expertise était la comparaison des écritures mais le résultat a porté sur la comparaison de la couleur de l'encre. Il a déclaré également que l'enquête a été menée par les officiers déclassés du concours. Le commissaire Corso Abdelkader, classé troisième, a lui aussi été auditionné. Il a déclaré que sa réussite est le résultat d'un effort personnel et qu'il ne connaissait pas le directeur de cette école. Cet officier a été muté à Djelfa. Il avait demandé à ce qu'on lui accorde un transfert à Alger, mais sa demande est restée sans réponse, déclarant que sa mutation était arbitraire et que c'est le directeur des renseignements qui est derrière tout cela. L'affaire a éclaté, pour rappel, au mois de mai 2007 lorsque des personnes ont adressé une lettre anonyme au directeur général de la Sûreté nationale. Cette lettre a donné suite à une série de scandales où le nom de l'officier Corso Abdelkader, qui n'avait pas participé au concours, a été classé troisième sur la liste citée, alors que ceux qui ont réellement réussi ont été mis à l'écart.