La chanson raï a une nouvelle fois prouvé son succès auprès du public algérois et dans le milieu juvénile surtout. Le public nombreux venu assister au concert inaugural organisé dans la soirée d'avant-hier n'attendait que l'arrivée de la diva du raï, en l'occurrence Chebba Zehouania, pour s'éclater, chanter, danser sur une musique rythmée venue de l'ouest algérien. On le voyait bien, ce public n'a pas bougé et répondu aux nombreux appels lancés par les chanteurs ayant précédé la grande Zehouania. Il suffisait de lancer les premières notes musicales de l'une de ces célèbres chansons «Werrili win rak tergoud» et entendre sa voix avant même son apparition sur la scène pour que ce même public s'enflamme. La grande Zehouania n'avait pas besoin d'insister pour avoir un répondant auprès de cette assistance composée en majorité de femmes, d'enfants et de jeunes. Il est minuit 30 minutes, le concert ne fait que commencer. Le grand moment est venu pour se décontracter en livrant ses mots et ses gestes pour suivre les chansons rythmées qu'a interprétées l'une des plus anciennes chanteuses de raï. Aucune ride sur le visage, un corps et une taille d'une jeune à la trentaine, Zehouania n'a pas vieilli et semblait en superbe forme pour faire éclater ce public qui s'impatientait depuis le début de la soirée et lui donner le meilleur d'elle-même et les plus belles chansons de son long parcours musical. Les chansons se suivaient sans aucune interruption. Les jeunes ont fait preuve de présence sur la grande terrasse de l'esplanade de Riad El Feth, ils suivaient avec beaucoup d'attention, les bras en l'air et le corps livré au rythme. «Vous n'êtes pas encore fatigués? lança Zehouania, on va faire la fête jusqu'au matin». L'ambiance a été au top surtout avec le jeu de scène qu'offrait la diva de la chanson raï et son dynamisme remarquable à plus d'un titre. Le public a monté sa grande appréciation de la chanson d'amour, sujet de toutes les chansons qu'a interprétées Zehouania, exprimant l'attachement, l'affection et l'amour qu'éprouve toute personne pour son bien-aimé. L'entrée sur scène de Zehouania est intervenue après un grand feu d'artifice organisé à l'occasion de la double fête de l'indépendance et de la jeunesse, et surtout la tenue du festival panafricain à Alger. Trois autres artistes étaient également présents pour animer cette première soirée marquant le début du Panaf. Le chanteur Mohamed Lamari, qui a inauguré le festival panafricain de 1969, a lui aussi marqué son passage lors de cette belle soirée. Il commença, d'emblée, par dédier cette nouvelle édition à la défunte chanteuse Miriam Makéba avec qui il a partagé cette même cérémonie en 1969. Il lui dédie également la chanson «Afrika» et entame sa prestation extraordinaire marquée par un beau jeu de scène, une grande ambiance, beaucoup de gestuelle et de discussions avec le public. «Vous m'avez manqué, je vous aime beaucoup, croyez-moi», n'a-t-il cessé de répéter. Mohamed Lamari a interprété plusieurs extraits des plus belles chansons qu'il a interprétées par le passé. «Je suis algérien», «Ah, ya kalbi», «Rana h'na», «Djazaïria», et bien d'autres chansons ; il fait découvrir au public présent une nouvelle chanson, «Mon algérie», qu'il a interprétée pour la première fois en hissant le drapeau algérien. Deux autres jeunes chanteurs ont pris part à cette soirée. Il s'agit de la jeune Taous, qui a inauguré la soirée avec des reprises de chansons kabyles interprétées par Idir, Chrifa et Takfarinas. Dans un autre registre musical, le jeune Dadou, originaire de Skikda, a réussi à avoir l'adhésion du public grâce à l'interprétation d'une chanson sur l'équipe nationale sur des rythmes de la musique rap. Le jeune rend un hommage aux chouhadas et aux harraga, il a chanté également pour les enfants de Ghaza.