La pomme de terre est cédée entre 28 et 32 DA le kg au marché de gros de Bougara, enceinte aménagée pour les grossistes dans la wilaya de Blida. Le début d'une nouvelle histoire de flambée du prix du fameux féculent semble pointer, car les prémices du scénario des mois de mars et d'avril, lorsque la pomme de terre était presque inaccessible, investissent les lieux de vente. Le tohu-bohu qui caractérise le marché de Bougara est identique à la filière de production, distribution et commercialisation. «En l'espace d'une semaine, le prix de la pomme de terre a grimpé de 18 à 28 DA», affirment des mandataires rencontrés sur les lieux, tout en souhaitant à l'occasion «la mise en place, en urgence, d'un dispositif de régulation, utile au bon fonctionnement de ce segment agricole». Selon eux, «les raisons de cette hausse vertigineuse sont multiples». Ils pensent que «les facteurs ayant conduit à la surenchère sur les places de gros émanent cette fois-ci principalement des grossistes». Ces derniers sont, d'après nos interlocuteurs, «les responsables de la flambée des prix de la pomme de terre». En effet, ils déclarent que «les grossistes achètent en premier lieu des quantités considérables de pomme de terre pour les stocker par la suite dans des frigos loués, utile de le souligner, à des prix au-delà des attentes d'un retour sur investissement acceptable». Parmi les différentes explications, «la pomme de terre répond également à des considérations de stockage national». Selon un mandataire, «des agriculteurs ont vendu leur production à l'Etat, qui a décidé de subventionner le tubercule en prévision d'éventuelles ruptures et dans l'optique de contrecarrer les manœuvres malsaines de quelques perturbateurs avant le mois de Ramadhan». En visitant la placette du marché Bougara réservé aux grossistes en pomme de terre, l'on aperçoit çà et là des comportements spéculatifs. Arrivés dès l'aurore, les grossistes voient leurs produits alimentaires liquidés avant 11h et demie. Quant aux retardataires, ils se retrouvent seuls à proposer la pomme de terre à des prix plus élevés que leurs collègues de la matinée, et ce, à partir de 12h30. Ils vendent de 30 à 32 DA, soit 2 à 4 dinars de plus. La plus chère est incontestablement la pomme de terre produite dans la région de Oued Souf. Elle a été vendue à 33 DA. Les grossistes de cette wilaya de sud expliquent de leur côté la hausse en mettant en relief la thèse «de la demande qui dépasse l'offre», ajouté aux aléas du transport, parfois effectué dans des conditions très difficiles».