Il est de plus en plus difficile de comprendre comment sont fixés en Algérie les prix des produits alimentaires. Il est encore plus difficile d'expliquer cette marge exorbitante que prennent les commerçants de détail. Les prix des fruits et légumes enregistrent une hausse au niveau des marchés de gros. Au marché de Bougara, dans la wilaya de Blida, les commerçants s'accordent à dire que les prix des fruits et légumes ont augmenté d'une façon dramatique cette année. En comparaison aux prix pratiqués en août 2008, cette année, les prix des fruits et légumes ont pratiquement doublé, voire triplé, reconnaissent de nombreux grossistes que nous avons abordés hier. Si en été 2008, l'oignon était cédé à 12 DA le kilo, cette année, il est vendu à 24 DA au niveau des marchés de gros. La raison est connue : l'oignon n'est pas disponible en grandes quantités. Selon un grossiste de Médéa, le prix de l'oignon pourrait atteindre 80 DA chez les détaillants à l'occasion du mois de Ramadhan, puisque, ajoute-t-il, les «nouveaux riches» achètent la totalité de la récolte pour la stocker avant de la revendre à des prix exorbitants. Au marché de gros de Bougara, l'ail est vendu à 140 DA/kg, alors que les détaillants la revendent à des prix qui donnent le vertige : 200 à 260 DA. Alors que l'année dernière, l'ail était jeté dans des poubelles en raison des maladies, cette année, les agricultures ont pris la précaution de ne planter que de petites quantités. La pomme de terre, un tubercule consommé en grandes quantités par les familles algériennes, est vendue à 30 DA/kg, contre 20 DA en été 2008. «Le prix a augmenté en raison du stockage de la patate dans des chambres froides», explique un commerçant de Aïn Defla. Le prix du kilo de tomate est de 30 DA, alors que durant la même période de l'année passée, elle était cédée à 7 DA ! «Cette année, le niveau de récolte est très faible en raison de la maladie qui a causé d'énormes dégâts», déplore un grossiste, regrettant l'absence d'un traitement fiable. Achetée à 30 DA, la tomate est revendue par les détaillants à 80 DA ! Disponible en quantités suffisantes, la courgette est cédée à 10 DA/kg. Une fois chez le commerçant du coin, le consommateur l'achète à cinq fois le prix. Les aubergines et les betteraves sont également vendues à 10 DA/kg avant qu'elles ne soient revendues à 40 et 30 DA. Le concombre est cédé à 20 DA, alors que dans le marché du détail, il est vendu à 60 DA. Si les carottes sont vendues à 10 DA chez le grossiste, le malheureux consommateur l'achète à 60 DA. Les navets sont vendus à 80 DA, contre 130 DA chez le détaillant ; le poivron à 50 DA, contre 80 DA chez le commerçant du quartier. Les prix des fruits connaissent également une hausse. Le kilo de melon est de 21 DA, contre 17 DA en août 2008, la pastèque est cédée à 15 DA le kilo. Ces prix triplent chez les marchants du détail. Une chose est sûre, tous les commerçants que nous avons rencontrés attendent avec impatience le mois de la rahma pour augmenter les prix.