Les signes annonçant l'arrivée du mois sacré commencent à se manifester au niveau des marchés de la capitale, que ce soit par rapport aux produits que les commerçants proposent ou aux prix affichés. A l'entrée du marché Ali Mellah, l'odeur du laurier se mêle à celle de la menthe, du persil et du basilic, avertissant ainsi de l'arrivée d'un convive assez particulier attendu autrefois avec impatience par les algériens. Malheureusement, ces dernières années, ce rendez-vous sacré devient inquiétant pour les petites bourses, vu les spéculations auxquelles les opportunistes sont accoutumés. Le week-end est connu pour le taux de fréquentation des marchés par les citoyens. Mais vendredi, vers 11h30, le marché Ali Mellah a connu une baisse très sensible du taux de fréquentation des clients. Peut-être que la destination de certains était la plage, mais la plupart des citoyens ont été rebutés par les prix exorbitants, bien que le marché soit connu pour ses offres raisonnables, d'autant plus que la grande majorité des habitués sont issus de la classe moyenne. «Que peut-on dire de ces prix qui ne cessent de flamber ?», s'est exclamé un père accompagné de ses deux enfants. «On nous avait promis de réguler le marché des fruits et légumes, mais sur le terrain, comme vous le voyez, c'est l'anarchie totale. Chaque commerçant fixe les prix à sa manière. Ceux du marché de gros disent que ce n'est pas à leur niveau qu'on peut mettre un terme à cette flambée. De leur côté, les vendeurs au détail déclarent que le problème se situe au niveau du marché de gros», a déploré un citoyen qui n'a pas caché son mécontentement quant à la situation chaotique régnant au marché Ali Mellah et ceux de la capitale d'une manière générale. A titre d'exemple, le haricot vert, légume de saison, est cédé à 100 DA, le citron dernier choix à 120 DA. Tous les indicateurs annoncent un mois de Ramadhan ruineux. A l'instar des légumes, les fruits restent toujours inabordables. Le raisin est affiché à 100 Da et les petites quantités de figues que les vendeurs ont proposées à 140 DA donnent une idée du mal qui ronge nos marchés. En fait, «si ça continue, c'est aux algériens de réguler leur budget en modifiant leurs habitudes alimentaires», a préconisé un sexagénaire.